Nicolas Sarkozy va devoir se choisir un secrétaire général pour le seconder à la tête de l’UMP.

Ils sont jeunes. Ils sont ambitieux. Et ils sont dans la roue de Nicolas Sarkozy. C’est à peu près tout ce qui rassemble Nathalie Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez. Maintenant que l’ancien chef de l’Etat est (re)devenu – comme attendu -, le président de l’UMP, la question de la composition de son équipe rapprochée se pose. Ses deux lieutenants partent comme favoris pour le poste de secrétaire général du mouvement, véritable numéro 2 du parti. « Le renouvèlement de la droite est une obsession pour Nicolas Sarkozy, et ils ont le profil parfait pour cela. », juge Thomas Guénolé, politologue spécialiste de la droite. Quels sont leurs atouts et leurs faiblesses dans ce duel de jeunes loups ? Europe1.fr répond à la question.

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• NKM, LA CHOUCHOUTE

>> Ses atouts

Carla Bruni est sa copine. Nicolas Sarkozy l’adore. « C’est une amie. Je l’aime beaucoup », disait encore récemment l’ancien président à de jeunes élus franciliens, selon L’Opinion. Alors que son entourage y était farouchement opposé – Patrick Buisson en tête -, Nicolas Sarkozy n’avait pas hésité à faire d’elle sa porte-parole lors de sa campagne perdante de 2012. Alors quand il s’est agi de trouver des lieutenants pour cette nouvelle campagne pour la présidence de l’UMP, c’est tout naturellement qu’il s’est tourné vers NKM, dont il apprécie la modernité.

Depuis plusieurs semaines, c’est elle qui anime les débats internes sur la future organisation. C’est elle également qui a représenté la droite française à Berlin, le 9 novembre dernier, lors des commémorations de la chute du Mur. Un signe. Enfin, la patronne de la droite à Paris est proche de Frédéric Péchenard, vieil ami de Nicolas Sarkozy amené à occuper de hautes fonctions dans un avenir proche. Toujours utile.

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« NKM est la plus sérieuse. Et puis c’est une femme, or on en manque à droite. Elle est médiatique et elle a pour elle de n’avoir jamais tapé sur Sarkozy. C’est donc en elle qu’il peut avoir le plus confiance », explique à Europe1.fr Bernard Debré (photo), député de Paris et membre de la Droite sociale de… Laurent Wauquiez.

>> Ses faiblesses

NKM n’a toutefois pas que des atouts à faire valoir. Sa franchise pourrait ainsi lui jouer des tours. Nicolas Sarkozy dit vouloir exploiter les gaz de schiste ? « Je ne suis pas d’accord », lâche-t-elle. Nicolas Sarkozy veut abroger la loi Taubira ? « Je ne suis pas du tout d’accord avec cette orientation », tacle-t-elle encore sur Europe 1. Idéologiquement, l’ancienne ministre de l’Ecologie, – très mal à l’aise avec la campagne « buissonière » de 2012 – ne colle pas vraiment avec la ligne Sarkozy. Et c’est un euphémisme.

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Bernard Debré pointe un autre souci : « elle a contre elle son échec aux municipales à Paris. » Battue par Anne Hidalgo, NKM a du mal à digérer. Elle a ainsi fait voter la droite parisienne contre le projet de Tour Triangle. Ce qui a moyennement plu à… Nicolas Sarkozy : « Je n’en peux plus de voir les grands projets architecturaux à Bilbao, à Doha, à Londres et pas en France, pas à Paris. » Et que pense-t-il de son ambition exacerbée, elle qui dit « ne pas exclure une candidature à la primaire de 2016 »?

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• WAUQUIEZ, LA CHEVILLE OUVRIERE

>> Ses atouts

Nicolas Sarkozy n’est pas son plus grand fan. Mais c’est pourtant lui qu’il a mis en lumière lors de cette campagne. Car Laurent Wauquiez « est un élu de terrain, très apprécié des militants », décrypte pour Europe1.fr Françoise Guégot, députée de Seine-Maritime. Signe qu’il est écouté par l’ancien chef de l’Etat, Laurent Wauquiez a réussi à imposer cette proche dans l’équipe de campagne du candidat.

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« Wauquiez compte peser dans la nouvelle équipe, et il y a sa place », plaide Françoise Guégot (photo). L’ancien ministre est politiquement beaucoup plus proche des aspirations des militants. Lui, c’est la droite  » catho-conservatrice », elle la droite progressiste. Nicolas Sarkozy ne s’y est pas trompé.

Laurent Wauquiez a un autre atout dans sa manche : tous les députés UMP concernés le soutiennent pour devenir président de la région Rhône-Alpes-Auvergne en 2015. Avec la réforme territoriale en marche et le passage à seulement 13 régions, le pouvoir et le prestige de leurs présidents n’en sera que plus important. Et donc Laurent Wauquiez sera quelqu’un « qui compte ».

>> Ses faiblesses

Nicolas Sarkozy n’a jamais voulu faire le bilan de son mandat. Ses proches s’y sont donc, eux aussi, refusé. Pas Laurent Wauquiez. « Il y a beaucoup de choses qu’il a réussies, et d’autres non. Mais je suis convaincu que 2017 ne peut être la revanche de 2012. On ne peut revenir au pouvoir pour refaire la même chose », a-t-il ainsi lancé dans Sud Ouest, courant 2013. « C’est un ingrat », rétorque Nicolas Sarkozy, selon Le Point. « Il n’a jamais été un anti-sarkozyste ! Il a simplement souhaité faire le bilan de la mandature, et c’est ça qui lui a été reproché. C’est facile de cataloguer les gens », le défend Françoise Guégot. Cette prise de distance a toutefois longtemps isolé Laurent Wauquiez au sein de sa famille politique.

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Autre choix qui pourrait jouer contre sa candidature : il a activement soutenu François Fillon lors du duel fratricide que l’ancien Premier ministre avait livré à Jean-François Copé, à l’automne 2012. Et Nicolas Sarkozy, lui, avait œuvré en sous-mains pour faire battre le Sarthois, qu’il ne porte pas vraiment dans son cœur. Voir Laurent Wauquiez revenir dans le giron sarkozyste quelques mois plus tard en a donc fait sourire certains. « La variabilité de Wauquiez va lui jouer des tours. Il y en a certes beaucoup dans cette logique là, mais lui est sans conteste le meilleur ! », confirme Bernard Debré.

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• VERDICT ?

Quel choix fera donc Nicolas Sarkozy ? Pour Thomas Guénolé, politologue spécialiste de la droite, ce n’est pas tant la personnalité des candidats que ce qu’ils incarnent qui l’amènera à trancher entre les deux. « Nicolas Sarkozy a décidé de garder sa ligne politique et, contrairement à ce qu’on a dit lors de la campagne de 2012, il n’a pas attendu Patrick Buisson pour la définir. Dès lors, il a deux options devant lui. Soit il cherche à rassembler large, et là c’est logique de mettre en avant NKM. Soit il cherche à enfoncer le clou de sa ligne, et là il choisira Wauquiez. » Le tout nouveau président de l’UMP devrait annoncer son choix très vite, « dès la semaine prochaine », confie même un de ses proches, Daniel Fasquelle.