Un robot autostoppeur, conçu au Canada, a été retrouvé démembré par des vandales dans une rue de Philadelphie.
Les robots peuvent-ils faire confiance aux humains ? La réponse est non, si on en croit la triste expérience vécue par un robot autostoppeur aux États-Unis. L’aventure de la petite machine baptisée hitchBOT, censé découvrir si les hommes sont dignes de confiance, s’est terminée prématurément dans une rue de Philadelphie, sur la côté Est, où il a été retrouvé démembré par des vandales. « Oh, mon corps a été endommagé », a confié le robot sur son site internet, ce week-end. « J’imagine que, parfois, de mauvaises choses arrivent aux gentils robots! Mon voyage doit prendre fin pour le moment mais mon amour pour les humains ne s’éteindra jamais », poursuivait-il, pas rancunier.
Démembré par des inconnus. Fait de bric et de broc, hitchBOT a été conçu au Canada par des chercheurs universitaires pour découvrir si les robots pouvaient faire confiance aux humains. Il a rapidement eu sa réponse en arrivant au pays de l’Oncle Sam. Après avoir parcouru plus de 6.000 kilomètres au Canada sans encombres il y a un an et visité une partie de l’Allemagne et des Pays bas, hitchBOT n’a pu arpenter que quelque 480 kilomètres dans l’est des États-Unis, en deux semaines environ, avant d’être démembré par des inconnus.
Couché sur la flanc dans les feuilles mortes et vieux mouchoirs en papier, ses deux bras arrachés jetés derrière lui mais ses célèbres bottes jaune en plastique toujours aux pieds, il a été retrouvé dans une rue de Philadelphie, en Pennsylvanie, selon une photo circulant sur internet. Deux jeunes automobilistes avaient peu après posté sur Twitter un « selfie » montrant le robot assis sur leur siège arrière, ses yeux lumineux rouge allumés. Après avoir appris son triste sort, l’un de ces deux automobilistes s’est indigné sur Twitter: « Merci Philly (Philadelphie, ndlr). Purée, vous avez tué @hitchBOT Je suis trop en colère là », avant d’assurer qu’il avait obtenu et était en train d’étudier la vidéo de surveillance des lieux où « il a été tué ».
My trip must come to an end for now, but my love for humans will never fade. Thanks friends: http://t.co/DabYmi6OxH pic.twitter.com/sJPVSxeawg
— hitchBOT (@hitchBOT) 1 Août 2015
Les inventeurs ne porteront pas plainte. Les inventeurs de hitchBOT, des chercheurs de l’université Ryerson de Toronto, ont eux adopté un ton plus apaisé pour tenter de consoler ses admirateurs. « Nous savons que de nombreux fans de hitchBOT vont être déçus mais nous voulons leur assurer que cette superbe expérience n’est pas terminée », ont-il écrit sur leur site www.hitchbot.me. Les chercheurs disent n’avoir « aucune intention » de porter plainte « ou de trouver les gens qui ont vandalisé hitchBOT », dont l’assemblage, fait de pièces trouvées dans des quincailleries et autres magasins non-spécialisés, avait coûté quelque 1.000 dollars.
Apparemment rassurés par l’apparence sympathique et les bonnes manières du petit robot, les automobilistes eux lui faisaient confiance et avaient jusque-là pris sans rechigner hitchBOT en autostop, immortalisant ce moment spécial par de nombreuses photos partagées sur les réseaux sociaux. Son compte Twitter @hitchBOT compte plus de 51.000 abonnés. Une fois à bord de la voiture, hitchBot prévenait qu’il pouvait avoir un moment passager de fatigue et que le conducteur pourrait facilement le requinquer en le branchant sur la prise de l’allume cigare. Il en avait besoin pour illuminer son sourire fait de petites diodes rouges et surtout participer aux conversations de ses hôtes, qui l’assaillaient de questions.