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Européennes : ces listes qui s’intéressent à l’outre-mer

Les Polynésiens sont conviés à voter ce samedi 8 juin, à l’occasion des élections européennes. Sur les 38 listes en présence, seuls deux candidats vivent en Polynésie. Certaines listes mettent toutefois plusieurs ultramarins et les territoires d’outre-mer en avant. 

Plus de 212 000 électeurs polynésiens sont appelés aux urnes pour choisir leurs futurs représentants au parlement européen. Un scrutin qui ne passionne guère au fenua, en témoignent les derniers chiffres de participation, 22,17% en 2019.

Le haussariat n’a reçu les bulletins de vote que de 13 des listes en présence : La France Fière (Reconquête), La France Insoumise, La France Revient (RN), Europe Ecologie (EELV), Besoin d’Europe (Renaissance), Liste Asselineau-Frexit (UPR), La Droite pour faire entendre la voix de la France en Europe (LR), Le camp des travailleurs (Lutte ouvrière), L’Europe, ça suffit (Les Patriotes), Réveiller l’Europe (Place Publique – PS), Alliance Rurale Gauche Unie pour le monde du travail (PC) et Écologie au centre. Pour voter pour une autre liste, il faut imprimer soi-même le bulletin de vote correspondant, téléchargeable sur le site de la liste candidate.

Temanuata Girard avec Raphaël Glucksman

À gauche, la liste « Réveiller l’Europe », de Place Publique-Parti Socialiste menée par Raphaël Glucksman souhaite notamment « faire de la sauvegarde des océans et des écosystèmes marins une priorité en créant de véritables aires marines protégées, en luttant contre la pollution plastique et en soutenant une pêche durable ». Une Polynésienne y figure en position potentiellement éligible, selon les suffrages recueillis par la liste : Temanuata Girard, installée en Métropole où elle est vice-présidente de la Région Centre-Val de Loire, en charge de l’Agriculture et de l’Alimentation. La liste plaide notamment pour des investissements « dans des équipements de proximité, et d’abord dans l’hôpital public, en particulier en milieu rural, dans les îles et dans les outre-mers».

De son côté, la liste Europe Écologie-Les Verts de Marie Toussaint, soutenue localement par Heiura-Les Verts, plaide pour la restauration des écosystèmes, et notamment via la mise en place « d’outils et dispositifs de protection adaptés aux territoires d’outre-mer ». Et souhaite aussi  « renforcer les dispositifs de commercialisation et transformation locales pour les territoires d’outre-mer ».

Un peu plus à gauche, côté LFI, on a récemment fait campagne au fenua. La liste menée par Manon Aubry a particulièrement impliqué des personnalités ultramarines, à l’image de Younous Omarjee, déjà député européen, originaire de la Réunion et inscrit en 2e position. Autre soutien, mais en position non-éligible, la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello. La liste du parti d’extrême gauche se présente comme étant celle de « la lutte contre la vie chère, de la planification écologique, de la paix et la dignité, des Outre-mer et de la jeunesse ». Elle aimerait par exemple « soutenir la production et la diffusion des créations et œuvres culturelles en langue créole dans l’espace européen, en provenance des régions ultrapériphériques et pays et territoires d’outre-mer francophones ».

Moerani Frébault roule pour la majorité

Côté majorité présidentielle, Renaissance présente la liste Besoin d’Europe, où le Marquisien Moerani Frébault, soutenu par le Tapura, est inscrit en position non-éligible. La liste détaille différentes propositions spécifiques aux territoires ultramarins : la mise en place d’un plan pluriannuel d’investissement dans les services publics et les infrastructures clés (accès à l’eau, transports, énergie) de chaque territoire avec des financements européens garantis ; la prise en compte des « spécificités ultramarines » en matière de transports, d’agriculture, de pêche et de fiscalité ; la construction de partenariats régionaux avec les pays voisins dans les domaines de la sécurité, de l’écologie, des sciences et de la formation.

Chez LR, François-Xavier Bellamy estime que « le développement des outre-mer doit être une priorité pour l’Union Européenne ». Et propose pour cela de se « battre pour que les fonds structurels européens qui contribuent au développement des outre-mer soient maintenus et pour que les procédures pour les obtenir soient allégées ». Le candidat de droite souhaite aussi faire « bénéficier au maximum les outre-mer des grands programmes européens comme le programme Erasmus, le Corps européen de solidarité ou le programme de recherche Horizon Europe ».

Eric Minardi représente le RN

La liste « La France Fière », de Reconquête , le parti d‘extrême droite fondé par Eric Zemmour et représenté par Marion Maréchal Le Pen sur ses élections, présente deux candidats originaires de l’outre-mer, une assistante de direction guadeloupéenne et un agent de médiation à la Réunion. Mais pas de trace de proposition destinée aux Dom-Tom dans ce programme fidèle aux obsessions habituelles du parti, entre critique de l’immigration et vigilance contre la « propagande woke ».

Du même bord, la liste de Jordan Bardella. Le candidat Rassemblement National, soutenu par Marine Le Pen et favori des sondages est représenté par Éric Minardi. Député européen, ce dernier figure bien sur la liste, mais en position difficilement éligible; il est toutefois persuadé de retourner au Parlement européen après les prochaines législatives, comme cela avait été le cas en 2022. Sa liste propose une version de son programme adaptée aux outre-mer, et milite notamment pour « la mobilisation de différents fonds d’aide de solidarité et d’urgence pour répondre à la crise de l’eau » ou encore le soutien « aux entreprises de transport aérien, naval et routier, pour assurer la continuité territoriale entre la métropole et les territoires d’outre-mer ».

 

 

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