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Evasans : les deux hélicoptères aux couleurs des Marquises arriveront en septembre

Tahiti Nui Helicopters a dévoilé ce mardi la livrée des appareils loués spécialement pour assurer les évacuations sanitaires dans l’archipel des Marquises. Actuellement en métropole, ils devraient être acheminés vers Tahiti, puis vers Nuku Hiva d’ici la mi-septembre. Un autre appareil va être débarqué dès demain à Taiohae pour assurer temporairement le transport sanitaire.

Un EC-135 jaune, rouge et blanc, floqué du logo de Tahiti Nui Helicopters et d’un petit drapeau marquisien. Les photos, publiées sur la page Facebook de la société désignée par le Pays pour assurer les évacuations sanitaires au Henua Enana, ont de quoi faire chaud au cœur aux habitants de l’archipel. L’appareil est pourtant toujours en métropole, « en préparation », comme un second EC-135 bi-turbine, utilisé par les services d’urgence dans le monde entier.

Deux hélicoptères qui vont pour le moment être loués par la filiale d’ATN. En décembre dernier, les élus de l’assemblée territoriale avaient pourtant voté une autorisation de programme de 800 millions de francs pour l’acquisition de deux appareils. Le leasing a paru être une option plus prudente au Pays et à l’exploitant, qui n’excluent pas un achat une fois que les besoins de l’archipel seront mieux établis. « Au-delà de la question des évasans, le président a souhaité que Tahiti Nui Helicopters puisse proposer dès que possible une solution régulière de transport de passagers entre les îles Marquises à titre de complément des Twin Otter d’Air Tahiti, écrivait samedi la vice-présidence. En fonction du modèle économique qui se dégagera de cette mise en service, le Pays prendra des choix stratégiques durables sur les liaisons aériennes intra-îles Marquises ». Le coût de location et d’exploitation des deux appareils n’a pas été rendu public par le gouvernement.

Les nouveaux appareils devraient arriver entre la fin du mois d’août et début septembre à Tahiti, pour un déploiement espéré avant la mi-septembre à Nuku Hiva, qui sera la base des deux hélicoptères. D’ici là, et pour tenir peu ou prou les engagements de calendrier pris par Édouard Fritch, c’est un autre EC-135 de Tahiti Nui Helicopters qui assurera les évacuations sanitaires. Embarqué samedi à bord de l’Aranui 5 à Papeete, il doit être livré à Nuku Hiva ce mercredi. Et pourrait réaliser un premier vol d’essai à la mi-journée. Les transports sanitaires, eux, ne devraient commencer qu’à la mi-juillet.

« C’est un grand honneur pour tous les Marquisiens »

Le maire de la commune, Benoît Kautai a bien sûr été touché par cette image d’hélicoptère aux couleurs des Marquises. Il faisait partie de ceux qui avaient donné de la voix, en octobre dernier, après la mort de Hoane Kohumoetini. Le bébé de 3 mois, alors gravement malade, avait dû être évacué en poti marara de Ua Pou à Nuku Hiva, dans une mer difficile, et était décédé avant d’avoir pu être emmené vers Tahiti par Air Archipel. L’élu avait interpellé le gouvernement, estimant que le drame « relancer tragiquement la question des evasan dans notre archipel éloigné, qui ne bénéficie plus du service d’un hélicoptère depuis 2007 » insistant sur le « calvaire » régulier des patients marquisiens. C’est donc avec soulagement que le tavana avait signé, vendredi soir, et au nom de la communauté de communes de Marquises dont il est vice-président, la convention avec le Pays et Tahiti Nui Helicopters. Elle prévoit entre autre la mise à disposition temporaire de locaux et d’un héliport par la commune de Nuku Hiva à proximité de l’hôpital, de Taiohae. L’hélistation toute proche sera par la suite rénovée.

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Le maire ne parle pas, lui non plus, du coût total de ce nouveau marché de transport sanitaire, qui pourra être complété par du transport de passagers ou des missions ponctuelles pour les collectivités. En 2007, les appareils de Tahiti Helicopters avaient abandonné le marché, faute de rentabilité et plusieurs appels d’offres du Pays étaient par la suite restés infructueux. Mais Benoit Kautai veut croire que le développement de l’activité, notamment touristique, en Terre des hommes suffira à équilibrer l’activité. « Ce n’est plus le même contexte, assure le maire. On reçoit une trentaine de paquebots, 19 voyages de l’Aranui par an, il y a plus de touristes qu’il y a 10 ou 15 ans, et donc plus de besoins, y compris du côté des services de l’État, du Pays, des communes ».