La réouverture d’une exploitation minière en Polynésie n’est pas à l’ordre du jour, mais le Pays se dote des outils nécessaires à ce potentiel de développement économique. Après le code de l’environnement l’année dernière, c’est notamment la fiscalité qui doit encore être adaptée pour en venir à l’application du code des mines de Polynésie. Quant à Makatea, « il faudra absolument tenir compte de son histoire », selon la directrice des Affaires foncières.
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Il n’y a pas eu d’exploitation minière en Polynésie française depuis environ 60 ans, c’était à Makatea. Sur l’île, aucune démarche de réhabilitation, tout est resté en l’état. Et puis en 2014, Collin Randall jetait son dévolu sur l’île et obtenait un permis exclusif de recherche. La vive opposition de la population à une éventuelle exploitation minière n’a pas tardé à se faire entendre. Et depuis, l’affaire est restée « dans un état semi-comateux » raconte Julien Mai, maire délégué. Quand les habitants semblent déjà être passés à autre chose, où en est le Pays ? C’est la question qui s’est posée la semaine dernière avec la parution au journal officiel d’une convention entre le Pays et le service géologique national, « relative à une mission d’analyse préliminaire d’une demande de concession portant sur l’exploitation des phosphates à Makatea ».
Le code des mines applicable en 2022?
Si le projet de Collin Randall ne voit pas le jour, c’est qu’il serait mal venu de reproduire le passé à Makatea ou ailleurs en Polynésie. Un cadre technique et règlementaire est en cours de construction : le nouveau code des mines a été promulgué le 16 janvier 2020 par le président, mais son entrée en vigueur dépend encore de la publication des arrêtés d’application. Cependant, avant qu’ils ne soient tous publiés, comme l’explique la directrice des affaires foncières, Loyana Legall, le code de l’environnement a du être adapté en fin d’année dernière et à présent, reste l’adaptation de la fiscalité. Elle espère que les travaux du Pays aboutissent « à la fin du premier semestre 2022 ».
L’exploitation de Makatea va-t-elle reprendre ?
Quant à l’étude de la demande de concession par le BRGM, elle précède tout traitement administratif par la Direction des affaires foncières (DAF). S’il y a bel et bien une volonté de « connaître l’étendue de son potentiel ou l’existence d’un potentiel économique, cela ne veut pas dire qu’il y aura une exploitation minière », explique Loyana Legall. La directrice estime qu’il faudra « absolument tenir compte de l’expérience malheureuse des habitants de Makatea ». Cette convention apportera l’expertise scientifique nécessaire, dont la DAF ne dispose pas.
Une possibilité à ne pas écarter
Hormis l’atoll qui est à présent tourné vers un tourisme écologique, il y aurait d’autres sources d’intérêt. Aucun autre candidat en revanche que la société Avenir Makatea pour l’heure. Ce potentiel « a été révélé par une étude de 2016 menée en partenariat entre l’IRD et le Pays », rappelle-t-elle. La démarche aujourd’hui, « c’est de mieux comprendre et avancer sur la question de l’exploitation minière » en Polynésie. Pas d’intention affichée, seulement la volonté de « se doter de tous les outils techniques et juridiques ».