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Exposition-vente des Marraines : 25 ans de soutien aux foyers de jeunes filles

Éliane Noble-Demay, présidente de l’association, et Patricia Solari, trésorière.

Comme chaque année depuis 25 ans, l’association des Marraines de Tahiti organise son exposition-vente annuelle au bénéfice de trois foyers de jeunes filles-mères. Trente-cinq artisans et artistes vont proposer leurs produits et leurs services. Alimentation, déco, vêtements… Il y en aura pour tous les goûts. Avec une nouveauté cette année : une brocante sera proposée.

En 25 ans, c’est devenu une tradition : l’expo-vente de l’association des Marraines se tient un mois avant les fêtes de fin d’année. L’occasion de trouver des cadeaux de Noël. 35 artisans et artistes présenteront leurs produits. De l’alimentation avec du miel, de la vanille, de l’huile de coco vierge, du cacao, des sels fantaisies, des produits de la mer en conserve, de la décoration aussi, des objets en bois de récupération, de la sculpture, des tableaux, des bijoux, des sacs, des coussins, des serviettes. Et puis, pour la première fois, une brocante avec des objets glanés chez les uns chez les autres. Bref, « une gamme très étendue avec des prix très étendus aussi », précise Patricia Solari, trésorière de l’association. Autre nouveauté 2024 : une coiffeuse qui proposera de faire des tresses africaines. Les foyers organiseront aussi des ateliers pour apprendre à faire des po’ara.

« Offrir un plus » : sorties culturelles, activité sportives et ordinateurs portables

Tous ces exposants reversent 20% au moins de leur chiffre d’affaires pour les foyers. « Il y a un foyer à Mahina, le premier qui a été aidé, qui reçoit des jeunes filles mères ; le foyer du Bon Pasteur qui accueille une vingtaine de jeunes filles placées par la justice ou qui viennent d’îles éloignées pour suivre leurs études à Tahiti ; un autre foyer à Paea qui reçoit une douzaine de jeunes filles, placées par les services sociaux. » Il s’agit de leur offrir un plus, comme l’explique Éliane Noble-Demay, présidente de l’association : « des sorties culturelles, des spectacles, des randonnées ». Et cette année, les Marraines montent une grande opération : un ordinateur portable pour chacune. « On voulait trouver une solution à cette fracture numérique qui les concerne. On sait qu’en classe de troisième elles ont un examen pour mesurer le niveau informatique des élèves. Dans ces foyers elles ont accès à un ordinateur mais c’est quelque chose de collectif. On a réfléchi pour défendre l’égalité des chances. Nous y tenons beaucoup. »

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Pas le temps d’attendre le résultat du week-end de l’exposition-vente, le projet est déjà en cours. Les jeunes filles d’un des foyers ont déjà été équipées, et celles des deux autres vont l’être. « C’est important que ces jeunes filles aient des possibilités que les foyers ne peuvent pas leur offrir », explique l’association. Avec la Direction des affaires sociales, les associations et le Fare Tama Hau, les Marraines s’efforcent de « réparer les blessures de ces jeunes filles, un peu comme le kintsugi japonais. On prend les morceaux, on les recolle avec un peu de laque et de la poudre d’or. Les fractures, les blessures n’ont pas disparu mais on essaye de les faire vivre avec. C’est important.»

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Et surtout, ça marche. Éliane Noble-Demay donne l’exemple de cette jeune femme, qu’elle appelle Rose pour ne pas donner son véritable nom : « Une des premières à être accueillie au foyer des filles-mères à Mahina. Grâce au foyer, elle a pu avoir une formation, elle a monté une entreprise de miel qui est florissante. Actuellement, sa petite-fille poursuit des études de droit en métropole et elle a retrouvé son équilibre avec un mari tout à fait charmant qui participe à son entreprise. »

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Rose va dans les foyers pour raconter son parcours et donner du courage aux jeunes filles qui traversent des difficultés. Un des exemples qui permettent aux Marraines de dire qu’elles ont réussi.