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Facebook, Google… le trésor des données bientôt évaporé ?

Une décision de justice européenne demande à revoir les règles de transfert des données européennes outre-Atlantique, laissant augurer une catastrophe économique pour l’économie du net.

Apple, Facebook et Google ont du souci à se faire. Mardi, la Cour européenne de justice a décidé d’invalider les règles régissant actuellement le transfert vers les Etats-Unis des données concernant leurs clients européens. En tout, ce sont 4.000 entreprises américaines qui sont concernées par ce tour de vis. Et si elles peuvent s’inquiéter, c’est que les pertes d’argent que cette décision de justice entraîne pourraient être très importantes.

De quoi parle-t-on ? Plus précisément, la Cour européenne de justice a remis en cause l’accord qui depuis 15 ans régissait le transfert de données entre l’Europe et les Etats-Unis. Mais depuis, l’utilisation des réseaux sociaux a explosé et avec elle, la quantité de données personnelles concernant ses utilisateurs, soit entre autres votre nom, vos habitudes de consommation, vos photos ou encore vos courriels. La principale source de revenue de l’économie internet consiste ainsi désormais à monétiser ces données en les revendant aux annonceurs. Ces derniers peuvent ainsi mieux cibler les utilisateurs de Facebook et compagnie.

Espionnage. La décision de la Cour de justice européenne est de revoir le cadre du transfert de ces données vers les Etats-Unis et de négocier à cette fin un nouvel accord. La raison invoquée ? Ces données lors de le leur traitement outre-Atlantique peuvent être espionnées par les autorités.

Le jugement européen ne s’accompagne pas d’une période de grâce. Les entreprises visées sont donc dès maintenant dans l’illégalité. Mais les régulateurs européens peuvent décider de temporiser avant de faire respecter la décision de justice.

Stocker les données en Europe : un coût insupportable ? Pour la Fondation pour l’innovation et les technologies de l’information (ITIF), une association basée à Washington, « à part trancher à coup de hache les tuyaux de fibre optique qui relient l’Europe aux Etats-Unis, on ne peut rien imaginer de plus handicapant pour le commerce en ligne transatlantique ».

« C’est un énorme problème pour les entreprises qui transfèrent beaucoup de données transfrontalières comme Google et Facebook, et qui en analysent la majorité aux Etats-Unis », indique l’analyste indépendant Rob Enderle chez Enderle Group. Et c’est là où les entreprises risquent d’avoir mal au porte-monnaie.

Si elles ne peuvent plus transférer les données outre-Atlantique, cela veut dire qu’il leur faudra les conserver sur le Vieux continent. Il leur faudra alors construire de nouveaux centres de stockage, une opération très coûteuse. Ou alors, selon Rob Enderle, elles devront louer des capacités de stockage à des entreprises spécialisées dans ce domaine. Si c’est une bonne nouvelle pour l’économie européenne, plusieurs boîtes américaines ne pourraient pas faire face à de tels coûts supplémentaires. Les entreprises européennes implantées aux Etats-Unis, elles non plus, ne seraient pas épargnées, estime Les Echos.

Le PIB européen amputé ? L’ITIF tire donc le signal d’alarme, surtout que ce jugement va pénaliser l’économie toute entière, estime-t-elle. La perturbation dans le commerce des flux de données serait telle que le PIB de l’Union européenne pourrait reculer de 1,3% et les exportations de services de l’UE vers les États-Unis pourraient baisser de 6,7 % en raison de la perte de compétitivité », rapporte Le Figaro.

Source : Europe1 avec AFP

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