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« Faites-moi confiance, le Amuitahira’a gagnera, » dit Gaston Flosse

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Réunis samedi dernier par le déjeuner dansant du Tahoeraa Huiraatira, les fidèles de Gaston Flosse ont entendu ce qu’ils voulaient entendre : un leader combatif qui leur promet des lendemains qui chantent, notamment grâce à une alliance avec le Tavini. Alliance qui ne se matérialise toujours pas.

Le Amuitahira’a, ce rassemblement que Gaston Flosse annonce depuis quelques semaines en prévision des élections communales, c’est un peu la maison-témoin d’un constructeur de pavillons : ça fait bien sur la photo, on peut visiter vite fait pour se faire une idée, il y a quelques meubles et même un bouquet de fleurs sur la table basse, mais pour l’instant personne n’y habite vraiment et l’électricité n’est toujours pas branchée. Mais le promoteur en est sûr, il finira bien par en vendre quelques unes, même s’il n’atteint pas le chiffre idéal de 48 exemplaires.

Et samedi dernier à Vaitupa, Gaston Flosse a entretenu la flamme, jouant sur plusieurs registres. La mentalité de siège, d’abord : « nombreux sont ceux qui souhaitent notre disparition pure et simple », a-t-il déclaré, ajoutant en mode César « ce qui me fait le plus de peine c’est que ce sont mes propres enfants en politique, ceux à qui j’ai tout appris, tout transmis et tout donné. »

La combativité, ensuite : malgré la « haine » de Michel Buillard à son encontre, Gaston Flosse assure : « Faites-moi confiance, le Amuitahira’a gagnera, je serai inscrit à Papeete et nous nous présenterons ensemble à Papeete. »

Au-delà des municipales, les élections sénatoriales, législatives et territoriales sous la bannière Amuitahira’a ?

La vision à long terme, surtout : « Ce ne sont que des élections municipales me direz-vous ? Elles sont capitales. Ce sera la première étape pour arriver ensuite en 2023 et proposer aux électeurs de Polynésie une réelle alternative avec le Amuitahira’a ». Entretemps, Gaston Flosse espère présenter des candidats Amuitahira’a aux élections sénatoriales de septembre prochain, puis aux législatives de 2022, avant « le grand rendez-vous » des élections territoriales de 2023. Et il promet, après les municipales de mars prochain, un congrès du Tahoeraa pour « décider d’une nouvelle voie, d’une évolution institutionnelle indispensable. » Une façon de raviver la surenchère institutionnelle que le gouvernement Fritch a mis sur « pause » depuis les retouches apportées cette année à la loi organique, et peut-être d’attiser les braises de l’espoir chez les Tavini que Gaston Flosse courtise aujourd’hui.

Le Tavini qui reste plus que discret sur ses intentions. Si certains de ses élus affirment être prêts à monter des listes communes avec le Tahoeraa pour les élections municipales, Oscar Temaru ne semble pas s’y résoudre. Ses fidèles rappellent que parmi les préalables à une union, même de circonstance, figure le soutien à la réinscription à l’ONU et à la plainte pour crime contre l’humanité. Une réunion du Tavini est prévue ce lundi soir, mais rien ne dit encore que les fiançailles annoncées aboutissent au mariage. Ni si la Cour de Cassation rendra avant les élections sa décision sur les trois ans d’inéligibilité que l’affaire de la citerne d’Erima a valu à Gaston Flosse.