INTERNATIONAL Famille disparue: une affaire « hors normes », aucune piste exclue AFP 2017-03-03 03 Mar 2017 AFP Nantes (AFP) – L’affaire Troadec, cette famille disparue depuis plus de deux semaines, est « hors normes » et « à l’évidence criminelle », a déclaré vendredi le procureur de la République de Nantes, qui n’exclut aucune piste ni qu’un ou plusieurs membres puissent être encore en vie. « Depuis lundi dernier, (…) les investigations doivent nous permettre d’interpeller un ou plusieurs criminels, je n’en sais rien, de découvrir une ou plusieurs victimes, je n’en sais rien, des victimes dont on ne peut pas exclure encore tout à fait aujourd’hui que peut-être certaines sont encore en vie », a déclaré Pierre Sennès lors d’une conférence de presse, qualifiant l’enquête criminelle « d’exceptionnelle » et « hors normes ». Le procureur a dressé la liste des éléments « objectifs » recueillis. Il n’exclut ni la piste d’un « drame familial » ni celle de « l’intervention d’un tiers ». Concernant la voiture du fils Sébastien, une Peugeot 308 retrouvée jeudi à Saint-Nazaire, le procureur souligne qu’un examen sommaire du véhicule ne permet « pas d’objectiver visuellement la présence de sang ». « Les prélèvements donneront dans quelques jours les résultats », a-t-il ajouté, notamment « s’il y a du sang ». Il a indiqué que le tapis de sol de la voiture avait été enlevé. « Personne ne peut dire depuis combien de temps elle était stationnée » à Saint-Nazaire. – scène d’une grande violence – A propos des recherches de sang, le procureur a expliqué qu’il avait été retrouvé dans la maison mais pas à l’extérieur. Il a confirmé que le sang de la fille Charlotte n’avait pas été retrouvé, contrairement à celui du père, de la mère et du fils, retrouvé « en quantité importante » et « dans toute la maison », « y compris dans le garage ». Il s’agit « incontestablement d’une scène d’une grande violence », a-t-il déclaré, ajoutant: « logiquement on peut penser que certaines personnes sont décédées ». Des « corps atteints de blessures graves ont circulé. Soit des personnes blessées ont été mobiles, soit elles ont été transportées », a-t-il affirmé, ajoutant que le décès était « une hypothèse sérieuse ». Il a également précisé que les téléphones portables ont cessé d’être actifs pendant la journée du 16 février et dans la nuit du 16 au 17. « Le dernier à avoir été actif est celui de Sébastien Troadec, qui cesse d’être actif le 17 à 3h12 ». – Prudence sur le rôle du fils – A propos de Sébastien, vers lequel les policiers ont orienté leurs premiers soupçons, le procureur a expliqué qu’il fallait rester prudent sur les interprétations faites de sa personnalité dans les médias. Il a notamment expliqué qu’il n’avait rien à voir avec l’utilisation frauduleuse de la carte bancaire de sa soeur. « Charlotte Troadec a acheté sur internet des crédits de jeux vidéos auprès d’un serveur américain et s’est rendu compte que l’argent débité de son compte dépassait largement le prix d’achat de ces jeux vidéos qu’elle comptait offrir à son frère ». Charlotte était venue le 16 au matin à la banque avec sa mère pour faire opposition sur sa carte bancaire. Depuis la disparition des Troadec, aucun mouvement n’a été décelé sur les cartes bancaires des 4 membres de la famille. Des témoignages de personnes pensant avoir identifié le fils Troadec à Saint-Nazaire sont en cours de vérification. La famille Troadec n’était pas surendettée, elle n’avait aucune attache a priori à Saint-Nazaire. Une centaine d’enquêteurs de la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes sont mobilisés dans cette « enquête criminelle exceptionnelle », a déclaré le commissaire divisionnaire Gilles Soulié. Face au tumulte médiatique suscité par l’affaire, le procureur a fait savoir qu’il ne communiquerait plus tous les éléments en temps réel. « La justice doit veiller à ce que les informations communiquées dans la presse ne fassent pas échec « à la manifestation de la vérité ». A quelque 260 kilomètres du domicile familial d’Orvault (Loire-Atlantique), les recherches se sont également déroulées vendredi dans le secteur de Dirinon, près de Brest, d’où est originaire la famille Troadec. C’est là qu’un pantalon de jean gris a été découvert mercredi, avec dans une poche, la carte bancaire, la carte vitale et une carte de fidélité attribuées à Charlotte. Jeudi, deux livres de jeunesse ayant appartenu au père dont un quand il était en classe de 4ème ont été découverts à 500m de là. « On pensait qu’on aurait pu trouver des corps mais cela n’a pas été le cas », a précisé le procureur Sennès. Selon le procureur, la dispersion des objets retrouvés peut laisser penser à « un jeu de pistes morbide ». © AFP FRED TANNEAUDes gendarmes et des membres de la police scientifique participent à des recherches dans l’enquête sur la disparition de la famille Troadec, le 3 mars 2017 à Dirinon Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)