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Familles d’accueil recherchées pour accompagner les jeunes en difficulté

Un colloque de renseignement sur le dispositif d’accueil familiale a été organisé sur le site de Teaputa le samedi 18 janvier. ©Darianna Myszka

Dans le cadre d’une « campagne de recrutement », la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Polynésie a organisé samedi un colloque de renseignement à Taravao. Une occasion de présenter aux intéressés le fonctionnement et le rôle essentiel des familles d’accueil dans l’accompagnement des enfants délinquants pour éviter les récidives.

Les volontaires étaient peu nombreux ce samedi matin, à Taiarapu-Est, lors de la réunion d’information organisée par la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse) sur le dispositif d’accueil familial. Malgré cela, Jean-Christophe Bermond, responsable de l’unité de placement des familles d’accueil, reste optimiste : « On recrute surtout par le bouche-à-oreille ». Son unité recherche idéalement 15 nouvelles familles prêtes à accueillir à leur domicile un adolescent suivi par la justice. « Aujourd’hui, nous travaillons avec 14 familles sur Tahiti et Moorea. Si nous atteignions 30 familles, cela nous permettrait de mieux équilibrer l’offre et d’assurer une plus grande diversité », précise-t-il.

« Peut-être que ça peut sauver des jeunes »

« Vous avez tout pour devenir famille d’accueil ! », affirme le slogan du ministère de la Justice. En effet, les conditions pour intégrer ce dispositif restent simples : disposer d’une chambre pour le jeune, d’un espace où il peut dormir et travailler. « Il faut être disponible, engagé auprès des jeunes, et vouloir les accompagner à devenir une meilleure version d’eux-mêmes malgré les actes qu’ils ont pu commettre », souligne le responsable. « Nous ne cherchons pas des professionnels, mais des tuteurs capables de montrer une autre manière de vivre et de voir les choses », ajoutent les éducateurs présents lors de la réunion.

Dans le public, Maima, 55 ans, est venue « voir ce que propose » la PJJ mais surtout voir ce qu’elle peut apporter. Cette mère et grand-mère, dont les enfants ont quitté la maison, souhaiterait offrir son temps et son expérience : « Peut-être que ça peut sauver des jeunes ».

« Je dois d’abord en discuter avec mon mari et mes proches pour m’assurer qu’ils sont d’accord », confie-t-elle.

Peu de conditions si ce n’est l’engagement et la générosité

En Polynésie, on recense entre 30 et 35 jeunes placés chaque année, en fonction des possibilités d’accueil. La majorité d’entre eux sont des garçons âgés en moyenne de 16 ans, ayant commis des délits comme des vols, la consommation ou la revente de stupéfiants. Jean-Christophe Bermond précise toutefois que ces placements peuvent également être réalisés « à titre préventif, dans le but d’éviter le passage à l’acte ».

Et il n’existe pas de modèle « standard » de famille pour accueillir un jeune. Les familles monoparentales, recomposées, homoparentales, ou d’autres types encore sont toutes les bienvenues pour s’engager auprès des jeunes du fenua. « On vérifie simplement certaines conditions, notamment matériels. Le fait d’avoir une chambre, avec une fenêtre, un endroit pour poser ses affaires, travailler s’il est scolarisé, un endroit dormir, détaille le responsable de l’unité. Après il y a pas de conditions autres que l’engagement que l’on veut auprès de ces jeunes, la générosité qu’on peut avoir pour les accompagner à devenir d’autres personnes que les actes qu’ils ont pu causer ».

Celles-ci sont formée auparavant par les éducateurs et les partenaires de la PJJ. Les besoins varient : certains placements ne concernent que quelques jours par semaine ou des week-ends, tandis que d’autres peuvent durer plusieurs mois en continu. Actuellement, huit jeunes sont placés en famille d’accueil au fenua.

« On cherche des personnes qui ont envie de donner une partie d’eux »

Cette démarche bénévole et solidaire, mise en place sur décision d’un juge, donne droit à une compensation financière d’environ 45 € par jour, soit 5 000 francs CFP. Cet argent sert à couvrir les besoins de base du jeune, comme les produits d’hygiène ou la nourriture. « La présence d’un jeune ne doit pas déséquilibrer la vie de la famille, et cette indemnisation n’est pas un salaire », insiste Bernard Lenoir, un des éducateurs. « On cherche des personnes qui ont envie de donner une partie d’eux. »

Pour en savoir plus, le service de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) prévoit de nouvelles rencontres avec la population. Un colloque sera organisé toutes les deux semaines dans différentes municipalités. Bien que l’agenda ne soit pas encore finalisé, la prochaine rencontre est programmée pour le 1er mars à Tautira. Pour tout renseignement, composez le 87.22.12.69.

 

 

 

 

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