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Fare Vanaa : les académiciens présentent leurs œuvres

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Dans le cadre de son 50e anniversaire, le Fare Vanaa publie une quinzaine d’ouvrages originaux et quelques rééditions. L’enfance, les souvenirs tiennent une grande place dans les ouvrages des académiciens, gardiens des langues polynésiennes et garants de leur transmission aux jeunes générations, pour soutenir « l’évolution de l’enseignement du tahitien. » 

Le Fare Vanaa a pour mission de diffuser des livres en langue tahitienne, et c’est pour remplir cette mission que les académiciens fêtent les 50 ans de l’institution en publiant près d’une vingtaine d’ouvrages, nouveautés mais aussi rééditions. La présidente de l’académie, Flora Devatine, explique qu’il s’agit entre autres de fournir des supports pédagogiques aux lycéens et aux étudiants : « Les membres de l’académie apportent leur contribution à l’évolution de l’enseignement du tahitien. »

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« L’idée a germé il y a six mois, et je trouve que les membres ont fait un gros travail », ajoute Flora Devatine. Fiction ou réalité, prose ou poésie, en français, en tahitien ou dans les deux langues, quelle que soit la forme on trouve dans ces ouvrages beaucoup de souvenirs d’enfance écrits par les vénérables membres de l’Académie tahitienne, qui font ainsi vivre la culture et revivre le style de vie d’antan.

Voltina Dauphin présente Mata’ura : « J’ai voulu retracer les histoires des enfants, et des travaux qu’ils faisaient, les choses décrites dans les puta tupuna (manuscrits ancestraux, ndr) transmis par les tohitu. J’ai essayé de montrer différentes façons de les raconter, chants, poèmes, orero… d’ailleurs certains ont déjà été inclus dans des spectacles », dit l’ancienne cheffe du service de la traduction qui a beaucoup écrit pour des manifestations culturelles et des spectacles du Heiva.

Emma Faua-Tufariua a traduit en tahitien la pièce Les Champignons de Paris. « Un travail qui m’a beaucoup touchée, puisque je suis la remplaçante de John Doom, fervent défenseur des victimes de Moruroa, dit-elle. J’ai choisi le mot tuputupu, qui veut dire champignon mais aussi monstre. »

Raymond Pietri, seul survivant avec Flora Devatine de l’équipe originelle installée en 1974, a rassemblé ses Souvenirs tahitiens disparates. Souvenirs d’enfance – « À Fei Pi, on ramassait des pistaches. Les enfants d’aujourd’hui ne connaissent plus ça, on est à l’époque des Twisties.  Moi, il n’y avait que le football qui m’intéressait » – mais aussi souvenirs des années lycée à Toulouse avec ses camarades tahitiens composent cet ouvrage illustré de photos d’époque.

Florienne Panai, elle, publie Matahiapo. Un hommage aux personnes âgées, et un plaidoyer à destination des nouvelles générations pour conserver « le respect de l’aîné de la famille ». Pour Florienne, ce livre est une première : « Elle m’a forcée, dit-elle en parlant de Flora Devatine, mais maintenant je suis fière d’avoir mon livre, et le deuxième est déjà en route. »

Emmanuel Nauta, intronisé l’an dernier, signe E Ehepuanui Te Ra – C’est un beau coucher de soleil. Lui veut souligner la richesse et la précision du vocabulaire tahitien. « La langue tahitienne n’étant plus parlée correctement, il y a des mots d’une grande richesse qui vont aux oubliettes, que certains diraient désuets mais qui en réalité ne sont pas désuets du tout. Si on peut considérer que c’est un livre intéressant, c’est dans ce sens-là. »

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Le Fare Vanaa propose également une histoire de l’institution, des rééditions de John Martin, John Doom, ou Mgr Hubert Coppenrath, ou encore une nouvelle édition du dictionnaire.

L’année prochaine, l’Académie tahitienne va naturellement poursuivre son travail sur le dictionnaire : « Nous en sommes aux lettres O et P », dit Flora Devatine. Elle veut aussi s’attacher à une production littéraire régulière, « un ou deux livres par an, et les membres qui n’ont pas pu écrire cette année, j’espère qu’ils le feront dans les années à venir. » Les académiciens ont également rendu hommage à leurs collaborateurs qui ont assuré la mise en page et la relecture de leurs efforts littéraires.

Pour se procurer ces ouvrages, qui ne sont pas encore distribués en librairie, il suffit de se rendre au Fare Vanaa, situé en face du CESC.