L’association Fatu fenua no Makatea organise un rassemblement-débat le samedi 26 août de 9 à 12 heures à la salle omnisport de Heiri à Faa’a. La conférence s’articulera en deux axes : les impacts sur l’environnement et le droit foncier, dans le but « d’éveiller les consciences » sur le projet minier proposé par l’Australien Colin Randall.
Les 80 adhérents de l’association Fatu fenua no Makatea sont des propriétaires fonciers et ayant-droits privés de l’île. Soucieuse de la défense de ses intérêts et de la préservation de Makatea, l’association s’oppose au projet d’extraction du phosphate sur l’île. Elle organise le 26 août prochain un rassemblement-débat à la salle omnisport de Heiri à Faa’a. Pour sa présidente, Normane Tupuhina, cette conférence sera l’occasion d’expliquer et de « légitimer scientifiquement » les raisons de cette opposition. Fatu fenua no Makatea s’est notamment appuyée sur l’expertise de la Société d’ornithologie de Polynésie, et du naturaliste et écologue, Frédéric Jacques.
« La nature n’a aucune chance »
Le Rupe (ou Carpophage de la Société) figure sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Selon Philippe Raust, vice-président de l’association Manu, il a déjà failli disparaitre en 1960 à la fin de l’exploitation minière. De plus, le Rupe se reproduit dans une zone qui sera exploitée dans le projet minier. La destruction de son habitat de reproduction entrainerait l’extinction de l’espèce. Philippe Raust regrette que la question des oiseaux soit « traitée de façon mineure » par Avenir Makatea. « La nature n’a aucune chance », avance-t-il.
Pour le naturaliste Frédéric Jacques, la phase de suivi manque au projet de réhabilitation proposée par Colin Randall. Il évoque des risques de désertification -le compost n’ayant une durée de vie que de quelques semaines- et de création de marécage dû au tassement des sols par des engins lourds.