Invité de la rédaction de Radio1 mercredi, le tavana de Makemo, candidat dans la 1ère circonscription, a insisté sur le nécessaire renouvellement de la vie publique et politique polynésienne. D’où l’ambitieuse réforme du statut qu’il défend au sein de A Here ia Porinetia. Au programme, la limitation du nombre de mandats, la baisse du nombre d’élus, la suppression de la prime majoritaire ou encore la systémisation des référendums locaux, sur les questions fiscales et sanitaires notamment.
« Assainir la vie publique ». Voilà le leitmotiv du jeune mouvement A Here ia Porinetia, lancé par Nicole Sanquer, Nuihau Laurey et Félix Tokoragi. Trois chefs de file, et trois candidats aux législatives. Le tavana de Makemo hérite bien sûr de la vaste première circonscription, où il rappelle, à qui veut l’entendre, que son mandat de maire sera le dernier. Et pour cause, au centre du programme que cet ex-Tapura, une réforme ambitieuse du statut polynésien et des institutions. Elle passe notamment par une interdiction du cumul des mandats : fini les maires-présidents, les maires-ministres ou même les maires-députés. En cas d’élection au Palais Bourbon, le trentenaire démissionnera donc de son poste de premier édile de Makemo. Et en cas de défaite il quittera quoiqu’il arrive – même si les règles qu’il propose n’entrent pas en application – son siège de tavana en 2026 « pour laisser la place à d’autres, pourquoi pas à l’opposition ». Et pour s’appliquer la limite de deux mandats consécutifs qu’il demande de généraliser. L’idée est claire : pousser au renouvellement d’une vie politique « qui en a besoin ». « Ce qu’on observe c’est que les élus qui restent trop longtemps en place sont déconnectés de la population », dit-il.
Les politiques multiplient les amalgames
Là n’est pas la seule proposition de A Here Ia Porinetia en matière institutionnelle. Avec Nuihau Laurey et Nicole Sanquer, tous deux représentants élus avec le Tapura et aujourd’hui sans étiquette faute de soutien assez large, il propose la fin de la prime majoritaire à Tarahoi, envisage des économies de 3,5 milliards de francs par mandature sur le fonctionnement de l’assemblée. Pour ça, une seule solution : baisser le nombre d’élus, de 57 à 39. De quoi « redonner vie au débat démocratique », dit-il, et dégager des fonds « qui pourront être injectés dans le pouvoir d’achat, dans l’agriculture, la perle, dans le développement de notre pays ».
La légalisation du cannabis ? « Les politiques multiplient les amalgames sur ce sujet » dit-il. La loi des 1000% sur le foncier ? « Inutile », pointe le tavana, d’autant qu’elle sera « quoiqu’il arrive annulée à Paris », oubliant que Nicole Sanquer, le 26 avril dernier, l’avait votée alors qu’elle bénéficiait de sa procuration. La gestion de la crise Covid ? Il reste des parts d’ombre dans sa gestion, assure-t-il. Raison pour laquelle A Here ia Porinetia, demande une commission d’enquête : « toutes les réponses ne sont pas encore là », dit le tavana. Bref, cet ancien gendarme, qui s’était réinstallé au fenua pour être agriculteur et coprahculteur, cultive donc « un discours différent ». Et il compte bien le faire entendre à Paris.