Les services du Pays ont déjà procédé au dépouillement les offres, et devraient sélectionner plusieurs projets d’ici un mois. Au total, ce sont près de 7 milliards de francs d’investissements privés qui sont attendus pour construire ces centrales photovoltaïques avec batterie, qui pourraient être reliées au réseau dès 2023.
Attendu depuis près de deux ans et lancé en avril, l’appel d’offres du Pays sur la construction de fermes solaires a trouvé son public. 72 dossiers avaient été retirés, par des groupes polynésiens ou internationaux, et ce sont au final 17 offres qui ont déposées par des porteurs de projets, a indiqué le ministre en charge de l’Énergie Yvonnick Raffin ce vendredi. Tous proposent de créer, à leur frais, une ou plusieurs centrales photovoltaïques de grande capacité, dont la production leur sera rachetée, pendant 20 à 25 ans, par le réseau électrique de Tahiti. Le cahier des charges était pourtant réputé serré : charge aux promoteurs de trouver un foncier propice et exploitable à Tahiti, de composer avec les contraintes du réseau de transport, obligation d’équiper leur centrale de batteries pour limiter les pics et les creux de production, et malus si les équipements choisis privent le terrain d’autres types de mises en valeur, agricoles notamment… C’est surtout le prix de revente de l’électricité prévu par l’appel d’offres qui constitue un défi : chacun sa proposition – qui constitue l’essentiel de la note finale accordée à chaque projet – mais ce tarif ne peut dépasser 21 francs le kWh. Soit un franc de moins que le coût de revient moyen de kWh thermique (produit avec les groupes gazole) : pour le gouvernement il était essentiel d’éviter que ces fermes ne fassent flamber les factures.
17 opérateurs se disent donc capables de produire de relever ce défi. Et le service de l’énergie devrait en sélectionner « plusieurs » – probablement deux ou trois – d’ici un mois. Mis bout à bout, les projets sélectionnés devraient représenter une puissance de 33 MW crête. Ce qui veut dire qu’en conditions d’ensoleillement idéal, les nouvelles fermes produiront « presque autant que deux groupes de la Punaruu » sur les huit que compte la centrale, comme l’avait précisé Yvonnick Raffin en avril. Le coût total de l’investissement était alors estimé entre 6 à 7 milliards de francs pour une mise en activité des fermes solaires d’ici trois ans. Ce qui n’empêche pas de faire plus vite : du côté du Pays on aimerait voir cette énergie « propre » rentrer dès 2023 dans le mix énergétique. Il en a besoin : malgré les objectifs de transition mis sur la table en 2015 – 50% de renouvelable en 2020 et 75% en 2030 – le renouvelable plafonne pour l’instant à 29% de la production électrique de la Polynésie.