La Française Justine Triet a remporté samedi la Palme d’or à Cannes pour « Anatomie d’une chute », devenant la troisième réalisatrice sacrée de l’histoire du Festival. La cinéaste de 44 ans succède à Jane Campion (« La leçon de piano », 1993) et Julia Ducournau (« Titane », 2021), confirmant le lent mouvement vers l’égalité dans une industrie du cinéma historiquement dominée par les hommes.
Le 76e Festival de Cannes se termine ce samedi soir comme il a commencé, en présence de légendes de Hollywood qui sont montés sur scène pour décerner les prix les plus prestigieux du 7e art. Au terme d’une compétition très ouverte, le Festival a annoncé samedi que la Palme d’or a été remise par l’actrice Jane Fonda, connue pour ses engagements militants. Et c’est la réalisatrice française Justine Triet qui l’a emportée pour « Anatomie d’une chute », dont la sortie en salle est annoncée pour le 23 août prochain.
Au moment de son discours, cette dernière a évoqué la réforme des retraites. Le mouvement contre la réforme des retraites en France a été « nié de façon choquante », a dénoncé la réalisatrice Justine Triet en recevant la Palme d’or. « Le pays a été traversé par une protestation historique extrêmement puissante et unanime de la réforme des retraites », a-t-elle déclaré. Elle a également dénoncé la « marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend » et qui est en train « de casser l’exception culturelle française ».
Tapis de stars
Peu avant, le Grand Prix a été remis par deux réalisateurs légendaires, Quentin Tarantino et Roger Corman, 97 ans, l’un des doyens du cinéma américain. Et c’est Jonathan Glazer pour « The Zone of Interest » qui l’a emporté. À noter que l’actrice Sandra Hüller, qui tient le premier rôle dans « Anatomie d’une chute », est aussi à l’affiche de ce film.
Le prix d’interprétation masculine a été attribué au Japonais Koji Yakusho pour « Perfect Days » de Wim Wenders. « Je veux particulièrement remercier Wim Wenders et le co-scénariste (…). Vous avez créé un personnage magnifique », a-t-il dit, ému, sur scène. Dans ce film du réalisateur de « Paris, Texas » (Palme d’or en 1984) il incarne Hirayama, un salarié des toilettes publiques de Tokyo, homme taiseux et solitaire, qui va peu à peu s’ouvrir aux autres. Le prix de l’interprétation féminine est atribué la Turque Merve Dizdar pour son rôle dans « Les herbes sèches ».
Le jury, présidé par le Suédois Ruben Östlund qui a remporté l’an dernier sa deuxième Palme, a dû départager 21 cinéastes, dont 7 réalisatrices.
Le palmarès complet
Palme d’or : Anatomie d’une chute de Justine Triet Grand prix : The Zone of Interest de Jonathan Glazer Prix d’interprétation féminine : Merve Dizdar dans Les Herbes sèches (de Nuri Bilge Ceylan) Prix d’interprétation masculine : Koji Yakusho dans Perfect days (de Wim Wenders) Prix du jury : Les Feuilles mortes de Aki Kaurismaki Prix de la mise en scène : La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung Prix du scénario : Monster de Kore-Eda Hirozaku Caméra d’or : L’arbre aux papilllons d’or de Thien An Pham Palme d’or du court-métrage : 27 de Flóra Ana Buda Mention spéciale du court-métrage : Far de Gunnur Martinsdóttir Schlütter |
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