Cette année, le FIFO accueille un nouvel atelier : celui du « jeu du peuplement » créé par le Fare Natura de Moorea, qui permet de découvrir la navigation polynésienne et l’écosystème terrestre à travers des énigmes. Le FIFO est l’occasion de peaufiner la version finale du jeu avant sa commercialisation au grand public.
Étendue sur la table du stand, une carte de la région océanienne avec les principales îles qui la composent. Au milieu, un dés de deux faces : une bleue, une verte. « Si vous tombez sur le bleu, vous aurez une énigme sur la navigation, si vous tombez sur le vert, ce sera sur les plantes », explique Kirahu, la responsable médiation scientifique et culturelle du musée Te Fare Natura, à l’origine de ce jeu de société originale. Né en 2012 grâce aux chercheurs du CRIOBE, cet éco-musée situé à Moorea propose une immersion au cœur de la biodiversité et de l’écosystème de la Polynésie française. Pour cette 19e édition du FIFO, il a proposé un stand pour accueillir les festivaliers et leur faire découvrir via un jeu le peuplement de l’Océanie. « Ce jeu permet de découvrir la navigation polynésienne et l’écosystème terrestre à travers des énigmes. Pourquoi le FIFO ? On fait partie du paysage culturel aujourd’hui, donc on a cœur de participer à ce type d’événement. », argumente Hereiti, responsable de la communication du musée, ravie de voir arriver quelques curieux dans son stand.
Expérimenter de manière ludique
« La houle est d’Est et elle m’arrive par tribord. Dans quelle direction est-ce que je me dirige ? » lance l’animatrice Kirahu à un joueur. « C’est le Nord ? », tente la participante. Bonne réponse. « Tu peux donc avancer sur une île », répond Kirahu. Fanny et son compagnon se sont arrêtés quelques minutes pour s’essayer au jeu avant de filer à une projection. Un stop improvisé qui les a enchantés. « C’est très instructif et très bien pour les enfants car ça retrace une partie de l’histoire de la Polynésie. J’ai appris par exemple que Mataiva était la toute première île à être sortie de la mer. J’ai aussi beaucoup appris sur les plantes même si il manque peut-être des visuels pour illustrer », explique la trentenaire dont les remarques ne sont pas tombées dans l’oreille d’une sourde. Kirahu écoute avec attention. Il faut dire que ce jeu est encore en phase d’expérimentation. S’il est proposé pour les enfants, il n’est pas encore en vente sur le fenua car justement il faut l’améliorer. Et, le présenter au FIFO est une bonne manière de le faire… « On intervient déjà dans les collèges de Moorea où il rencontre un franc succès, mais on doit encore le développer. Au musée, on crée des jeux ou ateliers par rapport aux demandes des écoles ou des associations, on essaye de proposer des choses pédagogiques et ludiques pour pouvoir parler plus directement aux enfants. On est comme des professeurs mais en plus cool », s’amuse Kirahu.
Entre apprentissage et découverte
Un effet qui marche même chez les plus âgés. C’est le cas de Herehau. Étudiant en licence de sciences sociales à l’ISEPP, le jeune homme de 19 ans s’amuse comme un petit fou sur ce jeu du peuplement. Il est d’ailleurs très bien avancé dans les îles, il se dirige déjà vers l’Amérique…. « Je m’éclate ! C’est vraiment ludique ! Il y a des choses que je connaissais sur la navigation mais j’ai appris par exemple que certaines parties de l’arbre du mape sont considérées comme des parties du corps humain. J’ai aussi découvert des plantes et d’où elles proviennent. » Apprendre le peuplement du Pacifique, découvrir les différentes méthodes de navigation, comprendre les plantes caractéristique de la région… Le tout en jouant, quoi de mieux pour retenir les informations et les transmettre au plus grand nombre ? C’est tout l’objectif de ce jeu original à qui est promis à un bel avenir. Le FIFO aura été une manière de le présenter aux fifoteurs mais aussi de le parfaire. Une belle cohésion entre un établissement culturel et un événement incontournable de la Polynésie….
Suliane Favennec pour le Fifo