Fills Monkey, groupe « humorythmique » qui a déjà fait battre le cœur du public tout autour de la planète, débarque au fenua le 29 avril avec son spectacle We Will Drum You. « Coup de foudre musical », création de ce show « inclassable », acclamation à l’international… Sébastien Rambaud, une des deux faces ce duo hilarant et un brin frappé, se confie sur ce qu’il réserve au public du fenua, que tous deux ont hâte de rencontrer.
Ils ont le coup de baguette magique, les Fills Monkey. Et pas que la baguette d’ailleurs : sur la scène de leur spectacle, au milieu des caisses claires, tom, « charlé » et autres cymbales, c’est tout un arsenal d’objets loufoques qui est déployé pour accompagner le rythme et la musique. Ustensiles de cuisine, raquettes de tennis ou de ping pong, instruments plus ou moins mélodieux fabriqués à la maison, balles pour jouer ou pour jongler, casques géants ou grosses caisses miniatures… Sur la scène du Grand théâtre, le 29 avril, le duo ne manquera pas de munitions pour faire vibrer le public tahitien. Vibrer et rire, car Sébastien Rambaud et Yann Coste, après plus de 20 ans de collaboration, sont autant percussionnistes que clowns, poètes ou showmen.
Comment donc mettre un nom sur leur prestation ? « Humorythmique » diront certains. Mais pour vraiment la définir, « il faudrait en parler pendant 1h20, la durée du spectacle », rigole Sébastien pour qui We Will Drum You « ne peut pas vraiment être mis dans une case ». C’est à peine si l’artiste peut donner quelques ingrédients de sa recette, qui a été du goût du public tout autour de la planète. « Une place centrale » à la musique, d’abord, du rock à l’electro, en passant par les musiques latines et les sons du monde entier du moment qu’ils puissent coller au tempo. Du rire tout au long de la soirée, ensuite, les facéties et chamailleries des deux percussionnistes servant de fil conducteur à l’ensemble. Et surtout « pas un seul mot de prononcé », en tout cas « dans une langue connue à ce jour »… Mélangez le tout et obtenez un spectacle bourré d’énergie, qui a de quoi impressionner les musiciens expérimentés et ravir les plus novices. « Ça s’adresse à tous, à partir de 2 à 3 ans, et jusqu’à 120 ans, assure Sébastien. Ça laisse quand même une bonne fourchette ! »
« Chimiquement, rythmiquement, ça a marché dès le départ »
Ce concept « énigmatique », « original » et, il faut le dire, un peu frappé, Sébastien et Yann l’ont donc imaginé à partir de 2002, date de leur rencontre. Les deux batteurs, qui travaillaient avec des groupes divers et variés – du métal au dub en passant par la samba, la house ou le funk – écument depuis longtemps les festival en France ou à l’étranger, où ils ont inévitablement fini par se croiser. Le « coup de foudre musical » est immédiat, des projets communs sont bientôt évoqués. « Chimiquement, rythmiquement, dès le départ ça a matché Yann et moi, reprend Sébastien Rambaud. Ça marché aussi sur l’envie de détourner un peu les codes de ce qui se proposait à l’époque, l’envie de ne pas trop se prendre au sérieux, au niveau de l’humour ça a marché aussi ».
De l’envie, certes. Mais pas facile pour deux percussionnistes de former un duo. En 2005, ils relèvent pourtant le défi en créant Fills Monkey, projet qui deviendra dix ans plus tard l’activité principale des deux artistes, toujours actifs dans d’autres projets musicaux, électriques, acoustique ou électro. Sur scène, beaucoup de matériel, donc, beaucoup de morceaux, avec des références allant de Queen à Daft Punk en passant par Grease, Phil Collins, Star Wars ou Michael Jackson. Beaucoup de délires aussi, mais seulement deux protagonistes. « On a eu envie je pense d’avoir une sorte de revanche de batteurs. Depuis qu’on fait de la batterie, on est toujours dans le fond de la scène, on est pas vraiment l’instrument qui est mis en avant, se souvient Sébastien. On s’est lancé là dedans un peu timidement au départ et puis on s’est rendu compte qu’il y avait quelque chose de très chouette à faire. Et que le fait de ne pas utiliser de mots parlés, ça nous permettait de tourner dans le monde entier ».
Effectivement, les tournées s’enchaînent. Canada, Japon, Taiwan récemment, Saint-Pétersbourg ou Edimbourg… La recette prend tellement bien que Fills Monkey est demandé à la fois dans des festivals de musique et de rire. Est-ce dur de faire tenir un duo aussi longtemps ? « C’est comme tous les couples : ça demande beaucoup de discussions, d’attentions, de remises en question, d’abnégation… Beaucoup de trucs en ‘tion’ et au final ça fait 20 ans, on est toujours ensemble et on a toujours des projets. »
« Curieux » et « excités » à l’idée de rencontrer le public du fenua
Et celui de venir dans le Pacifique présenter la dernière version de leur show en perpétuelle évolution était dans les tiroirs depuis longtemps. Dans l’avion, une quinzaine de valises de matériel – une partie des sets de batterie seront loués sur place et, promis, « on casse rien » – et quatre techniciens pour s’assurer d’une sonorisation et de jeux de lumières millimétrés. « Pour toute l’équipe je crois que c’est le plus loin où on est jamais allé », reprend Sébastien. À quoi s’attendent-ils à Nouméa puis Tahiti ? « On vient le cœur et l’esprit ouvert, et on est très excité bien sûr puisque c’est une première fois. Et je crois qu’on s’attend à une région magnifique et j’imagine qu’à l’autre bout du monde, on trouvera des humains sympas et qu’on va faire un beau spectacle pour faire la fête. » « Pour le reste on verra sur place », complète le batteur, qui se dit aussi « curieux » de découvrir les percussions locales. « On va se renseigner avant d’arriver », promet le spécialiste, « pour pouvoir communiquer rythmiquement » avec ce nouveau public.
We Will Drum You, des Fills Monkey, c’est le 29 avril au Grand théâtre de la Maison de la Culture. Les billets sont en vente sur ticket-pacific.pf, dans les magasins Carrefour et à l’accueil de Radio1 et Tiare FM à Fare Ute.