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La grève au Port autonome est levée

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C’est à 21 heures hier soir que les grévistes du Port autonome, qui avaient levé le barrage filtrant dans la rade de Papeete à 15 heures sous la menace d’une action en justice, ont signé un protocole de sortie de grève au terme de cinq heures de négociations à la présidence. L’effectif du service de remorquage est maintenu à 18. Moetai Brotherson justifie sa fermeté par le respect de la loi, et la présence à bord de deux conteneurs de médicaments attendus par le CHPF.

La grève aura duré moins de 24 heures.  Le protocole de fin de conflit, négocié sous la houlette du président du Pays, a été signé à 21 heures mercredi soir. Selon Lucie Tiffenat de Otahi, la diversité des statuts des personnels du port et la volonté de la direction de réduire de 18  à 15 personnes l’effectif du service de remorquage, qui autrefois en comptait 21, sont à l’origine du conflit.

Les grévistes ont obtenu la réintégration de deux marins qui étaient considérés comme à la retraite au 31 décembre mais souhaitaient rester en poste,  et l’embauche d’un « personnel détaché à terre » pour assister le capitaine du remorquage dans ses tâches administratives. L’effectif reste donc à 18, et les grévistes ont aussi obtenu le reclassement de six personnes à la cale de halage.

« On ne peut pas être satisfait à 100%,  il y a eu des menaces de sanctions pénales et de sanctions disciplinaires. Mais on nous a dit que ça n’irait pas jusqu’au licenciement. J’espère que je peux faire confiance à la parole d’un président », conclut la responsable syndicale.

Des médicaments destinés au CHPF dans le cargo retardé

Il est vrai qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre un président du Pays menacer publiquement des grévistes d’une action en justice et de l’intervention de la force publique. Moetai Brotherson s’explique : « Moi je suis quelqu’un qui suit les règles. Je suis très respectueux du droit de grève, mais il y avait potentiellement mise en danger de la vie d’autrui », en référence aux deux conteneurs de médicaments à bord du cargo de CMA-CGM qui devait entrer au port hier matin.

Le porte-conteneurs qui devait rentrer au port hier est à présent attendu ce matin à 6 heures, précise le directeur du port Jean-Paul Le Caill qui s’attend à une demande d’indemnisation de la part de l’armateur. Sur le conflit lui-même, il souligne que le travail demandé par les marins sur la révision de l’accord d’établissement était « sur le point d’aboutir (…) mais un capitaine s’y opposait fermement, c’est ce qui à mon avis a déclenché la grève. »

« On va manquer de personnel local » : un besoin de formation au fenua

Le précédent conflit social au Port autonome, en 2021, avait lui aussi démarré sur fond de départs à la retraite difficiles à remplacer. Selon Teva Bonnette; capitaine de remorquage, « on va manquer de personnel local. Il faut savoir qu’un officier, c’est une formation en France qui coûte 4,5 millions. Il faut qu’on ait une école qui soit capable de former des capitaines. »

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