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Fini le couvre-feu, bientôt le pass sanitaire

Le haut-commissaire Dominique Sorain a confirmé ce lundi la levée complète du couvre-feu. Mais face au risque de nouvelle vague épidémique, l’État et le Pays mettent en place un pass sanitaire, dans les transports interîles, les discothèques, les concerts et spectacles, les foires ou encore les hôpitaux. Un dispositif qui pourra s’étendre à d’autres secteurs en cas de reprise épidémique, « pour éviter de confiner ». 

L’annonce était pressentie, Dominique Sorain l’a confirmé ce lundi. Le haut-commissaire a rappelé qu’après plus de trois mois de restrictions sanitaires la situation épidémique était aujourd’hui, avec 8 cas actifs et 12 hospitalisations, « maîtrisée et rassurante ». Raison pour laquelle le Haussariat n’a pas demandé la prorogation de l’état d’urgence sanitaire qui prenait fin le 15 novembre, et qui donnait aux autorités la possibilité de prendre des mesures fortes de gestion de la crise. Le couvre-feu prend donc fin ce lundi soir. « Un signe très positif », commente le représentant de l’État qui relève que les Antilles ont prolongé l’état d’urgence jusqu’à la fin de l’année, et que La Réunion, qui en est sortie fin octobre, connait aujourd’hui un rebond épidémique. « Ce qui montre que rien n’est acquis », précise Dominique Sorain.

« Nous n’échapperons pas à une nouvelle vague »

Édouard Fritch ne le cache pas, il aurait préféré pouvoir « conserver » ce couvre-feu. « La loi ne nous le permet plus, regrette-t-il, avant d’interpeller à son tour sur un relâchement général des mesures sanitaires : « Soyons réalistes, nous n’échapperons pas à une nouvelle vague. Prenons garde et restons vigilants. Notre souhait est de faire en sorte que cette vague ne nous submerge pas, comme la précédente ».

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Les deux responsables sont donc bien décidés à préparer un éventuel retour en force du virus. Et pour y faire face c’est un dispositif en préparation depuis plus de 4 mois qui est mis en avant : le pass sanitaire. Mis en place en métropole dès juillet, il a nécessité un long travail d’adaptation technique par les services du Pays, et un mise à jour du « support juridique » du côté de l’État. La loi du 10 novembre dernier permet son lancement. Mais contrairement à l’Hexagone, qui l’a élargie depuis août aux restaurants, cafés, musées, et autres cinémas, le fenua limitera son application à des « activités qui étaient jusqu’à maintenant fermées ou très limitées ». Pour l’instant du moins. Car Dominique Sorain et Édouard Fritch, qui insiste sur l’impossibilité « financière et morale » de reconfiner, paraissent sur la même longueur d’onde : en cas de reprise épidémique, le pass sera « une alternative au confinement ». Et sera donc utilisé « massivement », entre autres dans les bars et discothèques..

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Discothèques, concerts, avions, hôpitaux…

Le pass sanitaire consistera, comme en métropole, en un QR code, disponible sur portable ou sur papier, qui pourra attester, à l’entrée d’un établissement de sa vaccination complète, d’un test négatif de moins de 72 heures, ou « le résultat d’un test RT-PCR ou antigénique positif attestant du rétablissement du Covid-19, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois », preuve d’une immunité temporaire. Le dispositif s’applique dès l’âge de 12 ans et 2 mois, y compris aux visiteurs internationaux, et sera contrôlé à la fois par les responsables d’établissements et les autorités lors de contrôles spontanés.

Il sera d’abord mis en place à partir du 22 novembre dans tous les vols et liaisons maritimes entre Tahiti et les autres archipels, en remplacement du titre sanitaire actuellement en vigueur.  Les navettes entre Tahiti et Moorea ne sont pas concernées. Le 1er décembre, le pass accompagnera la réouverture des discothèques, fermées depuis 20 mois, la reprise des concerts et spectacles en intérieur ou extérieur, sans jauge, sans limitation de sièges ou obligation de rester assis. De quoi « redonner de la liberté à tous », assure Édouard Fritch, qui rappelle que « de nombreux pays dans le monde », dont notamment Hawaii et une partie des États-Unis, appliquent ce genre de mesures. « Il apportera de l’oxygène à notre économie en rendant à nouveau possibles les activités économiques et de loisirs, sans exposer à des risques supplémentaires ceux qui ont fait l’effort de se protéger », insiste le président. Mais le pass s’appliquera aussi aux foires et salons, et sera également demandé aux visiteurs des hôpitaux et cliniques, et à leurs patients attendus pour des soins programmés.

Une pression supplémentaire pour les non-vaccinés, qui ne pourront donc accéder à ces lieux qu’avec des tests négatifs récurrents ou une preuve d’immunité. Le pass a surtout comme objectif, en ajoutant des contraintes sur les non-vaccinés, de les pousser vers les centres, et ainsi augmenter le taux de couverture vaccinale. 67,6% des plus de 12 ans, et environ 56% de la population totale bénéficient d’un schéma vaccinal complet. « Insuffisant » pour éviter une nouvelle crise explique le président du Pays, qui entend encore une fois « relancer » la campagne de vaccination.

Le « protocole restaurant » toujours en place

Les restaurateurs, qui s’étaient opposés à la mise en place du pass sanitaire dans leurs établissements hors période de crise, ont obtenu sur ce point gain de cause. Néanmoins, les restrictions appliquées à leur activité restent en place, de même que dans les bars : huit par table, activité dansantes interdites, port du masque lors des déplacements… Le port du masque reste d’ailleurs obligatoire dans tous les lieux où il l’est actuellement (transports, écoles, établissements recevant du public), mais devient optionnel en extérieur. Les jauges de public et la règle d’un siège sur deux ne sont conservées que dans les établissements non concernés par le pass sanitaire (établissements sportifs, salles de réunion).