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Flora Atzner : la championne du monde de wingfoil s’engage pour sauver les récifs

Ingénieure mais aussi athlète de haut niveau en wingfoil, Flora Atzner est en ce moment en Polynésie française. Elle est la nouvelle ambassadrice de Science4Reefs qui a été lancée l’année dernière sous l’égide du CNRS. La fondation veut rapprocher le grand public de la science et l’encourager à agir en s’appuyant sur les résultats de la recherche.

Dix-sept titres internationaux en wingfoil, parmi lesquels le titre suprême de championne du monde, Flora Atzner n’est pas qu’une athlète de haut niveau, elle est aussi ingénieure environnement-biodiversité, spécialiste de la protection des milieux marins. Et elle a d’ailleurs fait son stage de fin d’études en Polynésie française où elle a continué à travailler à l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN). Elle était basée au Criobe à Moorea et se souvient des belles années passées ici. « J’ai eu la chance d’être basée à Oponohu, à Moorea, et d’être entourée de scientifiques et chercheurs qui m’ont beaucoup inspirée. Cette expérience très riche m’a beaucoup servi par la suite. Et j’ai beaucoup été inspirée aussi par ce lien nature-culture qui est très fort en Polynésie. »

Parallèlement à cette carrière scientifique, elle truste aussi les podiums comme athlète de haut niveau. Son sport : le wingfoil (un sport qui se pratique avec une planche munie d’un foil qui permet de se lever au-dessus de l’eau et d’une voile pour utiliser la force du vent. Il existe différentes compétitions : freestyle avec les sauts et race pour la vitesse) et elle a du succès devenant championne du monde de la discipline. Mais arrivée sur le tour mondial avec ces étapes partout sur la planète, elle se pose rapidement la question de son impact sur l’environnement. « On pratique ce sport dans un milieu naturel qui est incroyable, l’eau, l’océan, etc. Et je me suis rendu compte qu’on n’était pas forcément connecté à cet élément. Pour les organisateurs, ce qui était important, c’était autre chose. Et je me suis rendu compte que les tours étaient finalement très polluants, que ce n’était pas forcément pris en compte. C’est dommage. »

©F.Artzner/Instagram

L’idée est donc de se servir de cette médiation pour faire passer des messages. Flora Atzner a été élue représentante des riders sur le tour, sorte de syndicat, pour travailler avec les autres athlètes et les organisateurs. Elle a aussi créé une compétition s’attachant à promouvoir les aspects environnementaux, mais aussi sociaux et féminins. « L’idée, c’est de le faire tous ensemble et d’utiliser le sport comme un levier pour parler des enjeux climatiques. Il y a une urgence à agir aujourd’hui, il y a une urgence à protéger les océans. » Et dans cette même idée qu’elle est devenue l’ambassadrice de la nouvelle fondation Science4Reefs. Pour sa présidente Laetitia Hedouin, qui est aussi directrice de recherche au CNRS et qui travaille au Criobe depuis 13 ans, c’était la personne idéale : « J’ai retrouvé dans sa passion pour le sport, pour l’environnement, la passion que j’ai moi dans ma recherche tous les jours, dans mon combat pour les récifs coralliens. C’est finalement cette passion commune qui nous a animées et quand on a discuté, on s’est connectées et on s’est retrouvées dans les messages qu’on voulait faire passer. »

L’objectif de la fondation est de faire passer la science à l’action, explique Laetitia Hedouin, il faut maintenant encourager le public à agir. « L’objectif de la Fondation, c’est vraiment de venir en support à la société et de diriger des actions concrètes pour préserver les récifs coralliens et d’avoir des solutions transformantes. Donc c’est vraiment permettre à la science d’être un acteur au quotidien. Et donc, c’est pour ça qu’on a créé cette fondation, pour avoir des leviers financiers aussi, parce que malgré tout, dans la recherche, on est tout le temps à l’affût, finalement, d’argent. Et du coup, la fondation nous permet d’avoir du mécénat, de nous tourner vers d’autres partenaires auxquels on n’a pas accès quand on est dans des laboratoires et surtout de pouvoir explorer des voies qui vont être peut-être à risque ou qui n’ont pas forcément un intérêt direct pour la recherche. »

Projet très concret mené en ce moment-même : l’utilisation de fusils pour éliminer les taramea en leur injectant du vinaigre. Flora Atzner va poursuivre sa visite du fenua avec Science4Reefs et justement essayer ces fusils anti-taramea. Et promouvoir aussi ce message : ce n’est plus la science d’un côté et la population de l’autre. Aujourd’hui, on peut s’appuyer sur la recherche et agir.

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