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Football : Manu Ura bat Mira sur le fil au Festival des îles


Le tournoi de football de la treizième édition du Festival des îles s’est terminé dans une chaude ambiance, samedi soir au stade Fautaua. L’AS Manu Ura, équipe menée par Jacob Tutavae, et dont c’était la première participation à 11, l’emporte chez les tane devant l’AS Mira, tenant du titre. Le club de Moorea était aussi finaliste chez les femmes, mais s’est incliné devant Nuku Hiva. 

Du monde, de l’ambiance et un brin de frustration, samedi soir, dans les tribunes du stade Fautaua. À 5 minutes de la fin du temps règlementaire, dans cette finale du tournoi de football senior hommes du Festival des îles, aucun ballon n’a atterri dans les filets, malgré des assauts répétés des deux côtés et les encouragements impatients du public. Dans la matinée, les deux demi-finales s’étaient déjà terminées aux tirs aux buts. L’AS Mira, actuel leader de la Ligue 2 et vainqueur du festival l’an dernier, l’avait ainsi emporté sur une autre équipe de Moorea, le Tohie’a FC. Tandis que l’AS Jeunesse Marquisienne, dont les supporters ont su donner de la voix, avait dû s’incliner face aux joueurs de Paea de l’AS Manu Ura, dont c’était la première participation au Festival en football à 11. Le club de Paea, actuellement troisième de Ligue 2 a choisi, en début de saison, de s’appuyer sur l’équipe de futsal vainqueur en 2017 pour former un nouveau collectif.

« C’est le but de la victoire »

Cette finale arrivait donc quelques heures après des demies très engagées, et après une semaine de tournoi éreintant du fait de la chaleur, quelques blessures des deux côtés et probablement aussi quelques soirées avec les centaines joueurs et encadrant venus des îles. Les deux finalistes – Moorea contre Tahiti, donc – avaient choisi de miser sur la défense. « On a préféré mettre le bloc, mettre le bus devant le but comme on dit, reconnait le capitaine de l’équipe de Paea, Jacob Tutavae. On croisait les doigts pour que la petite étoile vienne au bon moment ». Elle est venue à la toute dernière seconde de la rencontre. Manu Ura avait  » bien répété ses coups francs ». Et le travail paie, avec un but de Vatea Brown juste avant que le chronomètre atteigne les 50 minutes règlementaires.

Les joueurs de Mira auraient aimé avoir quelques minutes de temps additionnel, pour tenter d’égaliser. Mais dès le ballon dans les cages, le commentateur l’annonce : « c’est le but de la victoire », la « fin du match », pour laisser la place à la cérémonie de clôture et de remise des prix du festival. L’arbitre, effectivement, sifflera la fin de la rencontre au moment même de la remise en jeu au milieu du terrain. Là encore, de la frustration sur les bancs de Moorea, quelques discussions avec les arbitres… mais pas de quoi gâcher l’ambiance, très conviviale pendant toute cette semaine.

Pour l’ambiance et pour « récompenser le travail des îles »

« Le Festival, c’est vraiment la seule occasion où tous les îliens et tout Tahiti se rencontrent. Le match dure 50 minutes mais le plus important, c’est les 23h10 qu’il y a autour, commente ainsi Jacob Tutavae. C’est pour ça qu’on n’appelle pas ça le championnat de Polynésie, mais le Festival des îles : parce qu’on est avant tout là pour faire la fête ».

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Un Festival pour l’ambiance ? Pas seulement, répond la directrice de la Fédération tahitienne de football (FTF) Moeama Mu-Greig. L’évènement annuel, casse-tête logistique et important investissement financier pour la Fédé, est aussi là pour que les clubs des archipels puissent faire état de leur « développement, leur niveau, leur motivation ».

Une motivation, justement, qui pourrait sembler en baisse, vu le millier de participants à cette édition, près de deux fois moins que les grandes années. C’est d’ailleurs par manque d’inscrits – et probablement manque de budget de certains clubs, pourtant aidés au déplacement par la Fédé – que le tournoi de beach soccer a dû être annulé cette année, laissant le foot et le futsal seuls en piste. Pour la directrice, l’organisation pourrait être revue pour s’accorder avec les moyens de chacun, mais l’évènement sera quoiqu’il arrive maintenu. « Le Festival est considéré par nos amis îliens comme le Coupe du monde, rappelle-t-elle. Pendant toute une saison, ils travaillent dans leur île, et c’est vraiment de la reconnaissance pour ce travail ».

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Un travail particulièrement sérieux du côté des équipes féminines marquisiennes. L’année dernière, les femmes de la Terre des hommes s’étaient arrogées les deux places de la finale. Cette fois, les joueuses de Nuku Hiva étaient opposées, là encore, à l’AS Mira. Il a fallu attendre les tirs au but pour que les Marquisiennes l’emportent. Et prendront même la troisième et la quatrième place avec Faehiri, tenantes du titre venues de Fatu Hiva, qui bat Poumaka, en petite finale.