Plus de 500 personnes se sont rassemblées ce samedi au PK 15 à Punaauia pour dire « non » au projet immobilier de 406 logements de luxe en bord de mer sur le terrain de l’ex Tahiti Village. L’un des plus gros projets immobiliers jamais vus en Polynésie.
Mis en ligne le 11 avril sur la page Facebook de la ville de Punaauia, ce projet d’un complexe de 406 appartements de luxe n’a suscité que des commentaires négatifs et la mobilisation de ce samedi matin montre que la population a joint le geste aux commentaires. Venus de différentes communes de Tahiti, ils disent tous non à ce projet qui en plus de « défigurer la côte ouest », « n’est pas pour le nuna’a, mais pour les étrangers.» Il faut reconnaitre qu’à la vue de la publication, le choc des photos fait mal aux yeux, le montage « avant-après » n’y est pas pour rien. De là à dire que la mairie de Punaauia n’est pas franchement ravie de ce projet, il n’y a qu’un pas que le maire de la commune Simplicio Lissant franchit à demi-mot, reconnaissant que ce projet est « énorme et qu’il aura un impact sur l’écologie » et qu’il salue « la pertinence et la clairvoyance des habitants » et surtout qu’ils « n’oublient pas de donner leur avis sur le cahier de doléances, afin qu’ils soient pris en compte. »
Malgré tout le dernier mot reviendra au Pays, le tavana rouge et blanc assis entre deux chaises le sait. Pour l’heure l’étude d’impact est en cours et « c’est à la population de se mobiliser au travers cette étude pour donner son avis de manière à ce que les services du Pays, que ce soit la DIREN (Direction de l’Environnement), la DCA (Direction de la Construction et de l’Aménagement) ou la commune et autres puissent après prendre la décision qu’il convient sur ce projet », précise l’élu.
Du coté de la population venue en masse pour dire « non » à ce projet qualifié de « pharaonique » par certains, la phrase qui revient le plus souvent est, « ce n’est pas pour les petits, le nuna’a, mais pour les étrangers. » « Les immeubles poussent vite que les orangers à Punaauia, bientôt il va falloir que l’on change d’emblème pour la commune, si l’on se ne lève pas », assure Douglas Tuahine, à l’origine de cette mobilisation.
C’est la société City, promoteur immobilier, aménageur urbain et constructeur, qui se porterait acquéreur du terrain appartenant à Louis Wane. Selon nos informations, la vente du terrain serait liée à l’obtention du permis de construire ce qui, au vu des mobilisations récentes face à plusieurs projets, semble en effet plus prudent de la part des investisseurs.