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France-Galles : que peuvent apporter les nouveaux ?

TOURNOI DES SIX NATIONS – La France affronte le pays de Galles, samedi après-midi, à Saint-Denis.

Après la courte victoire face à l’Ecosse (15-8), le sélectionneur du XV de France, Philippe Saint-André, n’avait procédé qu’à un seul changement pour le déplacement en Irlande, une semaine plus tard. A l’arrivée, une courte défaite (18-11). Pour affronter le pays de Galles, samedi, au Stade de France, « PSA » a au contraire décider de changer un tiers de son équipe. Notre consultant Eric Blanc nous présente ces cinq nouveaux entrants et ce qu’ils peuvent apporter à un XV tricolore qui peine à enthousiasmer son monde.

Morgan Parra, demi de mêlée, « le chef d’orchestre ». Après deux apparitions plutôt intéressantes en cours de match, le demi de mêlée de Clermont (26 ans, 58 sélections) remplace Rory Kockott, blessé. L’avis d’Eric Blanc : « Faire appel à Parra pour débuter est logique dans la mesure où Tillous-Borde et Kockott, propre mais neutre lors des deux premiers matches, sont blessés. Parra va évoluer en charnière avec son coéquipier à l’ASM, Camille Lopez, mais les deux ne se connaissent pas encore très bien car Lopez est arrivé l’été dernier. Parra va apporter de l’expérience. Il est le seul avec Dusautoir à avoir plus de 50 sélections. Il n’a que 26 ans mais il a déjà connu le très haut niveau, avec une finale de Coupe du monde, même s’il l’a jouée au poste de n°10. C’est un taulier, un chef d’orchestre, il est respecté de ses coéquipiers, de ses avants. Il a un sens tactique très développé, même si on a pu lui reprocher de ralentir un peu le jeu. C’est un joueur hors norme, mais aussi un vécu, un commandement. Je pense que l’équipe de France en a besoin dans la mesure où elle ne maîtrise pas son jeu actuellement. »

France-Galles : que peuvent apporter les nouveaux ?

© F.Fife/AFP

Brice Dulin, arrière, « le Peter Pan ». Après cinq titularisations successives de Scott Spedding, Philippe Saint-André a décidé de replacer Dulin, de retour de blessure, au poste ô combien important d’arrière. L’avis d’Eric Blanc : « Il a été titulaire et il avait quand même donné satisfaction. Spedding, joueur plus classique, s’est acquitté de sa tâche sur les deux premiers matches. Mais Dulin (24 ans, 18 sélections), c’est le « Peter Pan » du rugby, le « Arsène Lupin », il remonte des ballons, il crochète à tout-va, il a des changements de pied, tu ne sais jamais ce qu’il va faire. Là où il doit encore s’améliorer, c’est quand il choisit de terminer les coups un peu tout seul. En fin d’action, il doit être plus lucide et jouer davantage pour les autres, ne pas faire les mètres de trop. En dehors de ça, il a tout, un pied gauche, un oeil laser, il lit bien le jeu, c’est un joueur pétri de qualité, qu’on ne découvre pas. C’est un arrière avec du « french flair », à la Jean-Luc Sadourny, à la Serge Blanco, avec d’autres caractéristiques. Il est plus petit, râblé (1,77 m, 87 kg), avec des appuis de feu. C’est l’arrière n°1 et ça va peut-être permettre à la France de récupérer un peu de créativité et d’inspiration. »

Rémi Lamerat, centre, « un combattant ». « PSA » a décidé de laisser Mathieu Bastareaud sur le banc au coup d’envoi et de lancer dans le grand bain le joueur du Castres Olympique, qui n’a jamais débuté un match en Bleu. L’avis d’Eric Blanc : « Bastareaud et Fofana sont des joueurs de niveau international, il n’y a pas de souci, mais ce sont tous les deux des « perforateurs » et ça peut poser un problème dans la fluidité des passes, dans la transmission du ballon. Lamerat (24 ans, 5 sélections), qui reste méconnu, a été l’un des seuls joueurs à surnager lors de la noyade au mois de juin 2014 en Australie. Il a des qualités de puncheur, n’a pas le même talent que Mermoz balle en main mais il bouge beaucoup, il aime aller au contact, c’est un gros plaqueur, un combattant. On va lui demander une grande activité avant sans doute de faire entrer Bastareaud pour les vingt dernières minutes. C’est un choix stratégique. Après, c’est vrai qu’à titre personnel, j’aurais aimé qu’il y ait un passeur dans cette ligne d’attaque. »

France-Galles : que peuvent apporter les nouveaux ?

© F.Fife/AFP

Sofiane Guitoune, ailier, « un joueur frais ». Teddy Thomas blessé à une cheville, Saint-André a décidé de faire confiance au joueur d’origine algérienne Sofiane Guitoune (25 ans, 2 sélections), qui évolue à l’Union Bordeaux-Bègles (UBB). L‘avis d’Eric Blanc : « Guitoune a une trajectoire un peu particulière, il a joué en Pro D2. Après, il est allé à Perpignan (en 2012), où, malheureusement, il s’est blessé mais c’est un joueur polyvalent, qui a joué à l’ouverture, à l’arrière, au centre, à l’aile. Je le vois bien à l’aile car il va chercher de l’emploi un peu partout, il quitte sa ligne blanche, il vient se proposer autour des rucks, il amène de la vitesse, il est capable sur un changement de pied de faire des différences. C’est un joueur très frais, qui ne se pose pas beaucoup de questions, qui joue à l’inspiration. Il est solide, il aime plaquer, il a de la vitesse, c’est un joueur qui peut apporter en bout de ligne. Teddy Thomas est blessé, mais un Guitoune en pleine forme lui poserait des problèmes. Il a cinq ans de plus que Thomas et malgré les blessures, il a quand même cinq ans de plus d’expérience en Top 14, sachant que Thomas doit s’améliorer en défense. Guitoune n’est pas un choix par défaut. Il a mérité sa place, notamment par rapport à ses performances avec l’UBB. »

Romain Taofifenua, deuxième ligne, « une puissance athlétique phénoménale ».Pascal Papé suspendu dix semaines, le joueur du RCT (24 ans, 2 sélections) le remplace en deuxième ligne aux côtés du Toulousain Yoann Maestri. L’avis d’Eric Blanc : « Certains pensaient même qu’il pouvait démarrer, même sans la suspension de Papé. C’est un joueur wallisien, dont le père a joué en Top 14. Il a eu un problème à un moment donné à Perpignan où il est monté à 150 kg. Et là à Toulon, revenu à un poids de 130 kg, il trouve tranquillement sa place aux côtés d’Ali Williams, de Bakkies Botha, de Jocelino Suta, des clients. Il va s’aguerrir, il ne peut que progresser, il faut qu’il se libère, il a une puissance athlétique phénoménale, il faut maintenant qu’il soit plus constant dans ses performances. Il est très « facile » balle en main parce qu’avec ses frères, il a fait d’autres sports que le rugby, un peu de basket, il a joué sur la plage. Il est capable de passer les bras, de jouer debout, à lui maintenant de jouer d’une façon plus relâchée, prendre le jeu à son compte. A lui de mûrir très vite et d’accélérer sa croissance. C’est le futur de la deuxième ligne de l’équipe de France, surtout avec la prochaine retraite de Papé après la Coupe du monde, avec un autre joueur qu’on surveille de près, Sébastien Vahaamahina, sans oublier le meilleur, qui est le Toulousain Maestri, devenu une référence. »

Les XV de départ :

France : Dulin – Huget, Lamerat, Fofana, Guitoune – (o) Lopez, (m) Parra – Le Roux, Chouly, Dusautoir (cap) – Maestri, Taofifenua – Slimani, Guirado, Ben Arous
Pays de Galles : Halfpenny – North, J. Davies, Roberts, L. Williams – (o) Biggar, (m) Webb – Warburton (cap.), Faletau, Lydiate – AW Jones, Charteris – Lee, Baldwin, G. Jenkins

Remplaçants :

France : Kayser, Debaty, Atonio, Suta, Goujon, Tillous-Borde, Tales, Bastareaud
Pays de Galles : Hibbard, P. James, Jarvis, B. Davies, Tipuric, Phillips, Priestland, S. Williams

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Source : Europe1

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