AFPINTERNATIONAL France: un cas « isolé » de vache folle, « sans conséquence » pour le consommateur AFP 2016-03-24 24 Mar 2016 AFP Paris (AFP) – Un bovin français a bien été victime d’ESB, ou maladie de la vache folle, dans les Ardennes, une première depuis 2011, a confirmé jeudi le ministère de l’Agriculture, selon qui il n’y aura « aucune conséquence pour le consommateur ». « La suspicion de cas d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) détecté chez une vache de 5 ans décédée prématurément dans un élevage des Ardennes a été confirmée le 23 mars par le laboratoire de référence de l’Union européenne (LRUE) », a indiqué jeudi le ministère dans un communiqué. Le dernier cas confirmé d’ESB en France, en 2011, à l’origine toujours inexpliquée, était demeuré isolé, c’est-à-dire qu’il ne s’était pas propagé à l’intérieur du troupeau. Le ministère affirme que « la détection de ce cas (dans les Ardennes) n’a aucune conséquence pour le consommateur ». Le mode de contamination n’est en effet sans doute pas le même que lors de l’épidémie de la fin des années 90 puisque les farines animales, alors en cause, ont été depuis interdites pour l’alimentation du bétail. Les vaches appartenant à la « cohorte » de l’animal mort de l’ESB seront abattus d’ici 30 jours, selon le ministère. Il s’agit des bovins de cet élevage âgés d’un an de plus ou de moins que la vache décédée et qui donc « risquent d’avoir été exposés à la même source alimentaire », ainsi que les veaux « nés depuis moins de deux ans » de la vache malade, qui peuvent être toujours sur l’exploitation ou avoir été vendus vivants. « Cela pourrait représenter une centaine de bovins », dont la moitié présents sur l’exploitation ardennaise de 400 vaches Salers, et pour lesquels l’éleveur « sera indemnisé ». Les mesures d’indemnisation « ne couvriront peut-être pas la totalité du préjudice, notamment le préjudice moral. Pour l’éleveur, c’est un choc, un stress important », a cependant souligné Philippe Clausse, directeur de la FDSEA des Ardennes, branche du syndicat agricole majoritaire. Selon lui, « il ne faut pas dramatiser. On n’est pas du tout dans la même situation qu’il y a quelques années (…) On n’est pas confrontés aujourd’hui à un problème d’épidémie comme c’était le cas il y a quelques années. Mais on n’est jamais à l’abri d’un cas qui fasse une réapparition isolée », a-t-il expliqué. – ‘Comprendre l’origine’ – Il s’agit en effet du « troisième cas isolé d’ESB de ce type détecté en Europe depuis 2015 », selon le ministère. Les deux cas précédents ont été observés en Irlande et en Grande-Bretagne, mais les enquêtes épidémiologiques qui ont suivi n’ont pas permis de découvrir le mode de contamination. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, va « solliciter la Commission européenne afin qu’elle saisisse l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour mieux comprendre l’origine et la cause de ces cas isolés chez des bovins jeunes », selon le ministère. Une réunion du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) est prévue vendredi « afin de présenter les mesures de gestion à mettre en oeuvre » à la profession. La France, requalifiée en 2015 comme pays à « risque négligeable » pour l’ESB par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), va maintenant revenir au statut de pays à « risque maîtrisé », comme la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Allemagne. Selon le ministère, il est « probable » que les pays qui avaient rouvert depuis 2015 leurs frontières aux exportations françaises – Arabie saoudite, Canada, Singapour, Vietnam -, les ferment à nouveau. Mais ces pays ne représentent qu’un faible volume d’exportations. Les autres pays de l’UE, destinataires principaux des ventes de viande française, ne peuvent en revanche pas fermer leurs portes au boeuf hexagonal. La découverte de ce cas d’ESB est donc « une mauvaise nouvelle mais les conséquences économiques directes et réelles seront limitées », juge le ministère. La Fédération nationale bovine, section spécialisée de la FNSEA, a pour sa part refusé de commenter cette nouvelle alors que les éleveurs sont confrontés à une importante baisse des prix depuis un an. Apparue au Royaume-Uni dans les années 80, l’ESB s’était étendue à de nombreux pays en Europe et dans le monde à cause de l’utilisation de farines animales contaminées par les carcasses broyées. Suspectée d’être à l’origine du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob chez l’homme, elle avait suscité l’inquiétude des consommateurs et entraîné une grave crise dans la filière bovine. © AFP/Archives MARCEL MOCHETUne vache de race limousine fait la toilette de son veau, né la veille de façon tradionnelle dans un pré, le 24 février 2015 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)