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French Bee de retour à Tahiti mercredi, avec du fret mais sans passager

© DR

Un avion de la compagnie French Bee doit atterrir mercredi après-midi à l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Une première depuis près de deux mois. Le vol, qui décolle ce mardi de Paris, n’embarquera aucun passager : il est affrété par des importateurs et transitaires privés, pour acheminer du fret depuis la métropole vers le fenua.

La compagnie low cost avait annoncé la suspension de sa desserte de la Polynésie le 18 mars dernier, une dizaine de jours avant ATN, Air France et United. Beaucoup de ses passagers, notamment des touristes cherchant à quitter le fenua, avaient alors dénoncé le manque de communication et d’assistance du transporteur et avaient dû payer un billet auprès d’une compagnie concurrente pour pouvoir assurer leur retour. Près de deux mois plus tard, d’autres clients de French Bee font partie des résidents polynésiens bloqués en métropole. Mais aucun ne pourra embarquer sur l’A350 qui décollera de Paris mardi pour atterrira mercredi, à 16 heures, sur la piste de Faa’a : le vol a été spécialement affrété par des sociétés privées pour le transport de marchandises.

De la demande sur la ligne Paris – Papeete

Comme le précise le transitaire qui a organisé ce Paris – Tahiti pour des importateurs locaux, French Bee a été choisi après un consultation de toutes les compagnies disponibles pour effectuer la rotation. « C’était un marché ouvert, ils ont fait la meilleure offre », explique un responsable. Dans les soutes de l’A350, divers types de marchandises, pour la plupart périssables, dont « une bonne partie » commandée par des grossistes en pharmacie. « Plusieurs importateurs étaient intéressés, la capacité des vols de continuité territoriale étant très limitée » précise le transitaire.

Le ravitaillement de la Polynésie par voie aérienne est effectivement contraint depuis la suspension des vols commerciaux, le 28 mars. Les vols de continuité territoriale, qui emportent en moyenne 25 tonnes de fret trois fois par mois, ne permettent d’absorber qu’une partie minime du flux habituel (jusqu’à 1 200 tonnes par mois), en se concentrant principalement sur le matériel sanitaire et les besoins urgents des services publics. Même l’activité postale reste en souffrance :  le président Édouard Fritch envisageait même, il y a quelques jours, d’affréter un vol supplémentaire d’ATN, pour acheminer les lettres en colis en retard… Pas ou peu de place pour le fret alimentaire ou commercial qui doit surtout compter sur le transport maritime, plus lent, mais qui n’a, lui, jamais été interrompu.

À quand la reprise des vols commerciaux ?

Il n’est pas si étonnant de voir French Bee se positionner sur ce marché : voilà plusieurs semaines que le groupe Dubreuil (propriétaire de French Bee, d’Air Caraïbes, mais aussi d’une filiale spécialisée dans la commercialisation de capacités de transport de marchandises, Hi Line Cargo), développe son activité de fret à destination des outre-mer. Un A350 de French Bee, aménagé spécialement pour le cargo, s’est par exemple posé à la Réunion le 23 avril avec à son bord 29 tonnes de denrées alimentaires et de matériel sanitaire (gants, masques) livré à des importateurs locaux.

French Bee reviendra pour quelques heures en Polynésie, donc, mais les questions s’accumulent sur la reprise de ses vols réguliers. La compagnie n’a adressée aucun communication particulière à la Polynésie depuis la suspension de son trafic. Officiellement, une reprise de ses vols est toujours prévue au 12 juin. Une date qui parait peu crédible au vu de la situation locale (le Pays prévoit une réouverture du ciel au mieux à la fin juin) et internationale. L’escale aux États-Unis, et la rentabilité de la ligne, dépendent de l’évolution du virus dans les prochaines semaines.

La CCISM prépare un deuxième vol de « frais » de Nouvelle-Zélande avec ATN

Le président de la CCISM, Stéphane Chin Loy. © Radio 1

La CCISM prépare, avec plusieurs importateurs intéressés et avec la compagnie Air Tahiti Nui, un vol cargo Tahiti – Auckland – Tahiti. Une première rotation de ce type avait été effectuée fin avril, principalement pour approvisionner le pays en produits frais importés. Fruits, légumes, crustacés,  mais aussi « poussins pour régénérer les poules pondeuses » et, là aussi, matériel médical devraient faire partie du voyage. Si ce vol sans passager « reste à confirmer » d’après ATN, il devrait bien faire l’aller-retour vers la Nouvelle-Zélande dans le courant de la semaine prochaine, explique le président de la CCISM Stéphane Chin Loy.

Le Auckland – Tahiti pourrait aussi permettre de faire venir les fleurs qui seront vendues pour la fête des mères : le gouvernement a autorisé la semaine dernière l’import de 15 885 fleurs coupées. Pour Stéphane Chin Loy, la rotation est aussi l’occasion d’exporter des produits de l’artisanat ou de la cosmétologie locale vers la Nouvelle-Zélande.

Si la CCISM est clairement à la manœuvre pour ce vol vers Auckland, elle s’est limitée à « faire passer l’information » concernant le vol depuis Paris. Son président, même s’il « trouve logique de faire marcher la compagnie du pays » dit « comprendre » que French Bee ait été choisi : « c’est l’offre et la demande », dit-il, « le but est de trouver le meilleur transporteur pour que nos produits arrivent à des prix convenables« .

 

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1 Commentaire

  1. Narcose
    12 mai 2020 à 8h51 — Répondre

    Pourquoi on rapatrie des personnes de métropole vers la Polynésie et pas l’inverse ? J’attends désespérément un vol depuis un mois pour aller en métropole mais je suis coincée sur mon île (pas d’avion) et ne peux jamais profiter des rares vols qui regagnent la métropole.

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