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Fret maritime : la CMA-CGM baisse ses tarifs, le Pays obtient des engagements sur les délais

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Le géant du transport maritime a annoncé, par communiqué, une baisse de ses tarifs de fret vers la France, l’outre-mer français et donc la Polynésie, où il représente plus d’un tiers du trafic international. Pour l’armateur, qui a vu ses bénéfices mondiaux gonfler pendant la crise, il s’agit de répondre à l’appel du gouvernement français à lutter contre l’inflation. Le gouvernement polynésien l’avait lui aussi sollicité, avec succès d’après la présidence, sur la sécurisation du trafic. 

60 000 francs de moins pour un conteneur de 40 pieds, à partir du 1er août et pour un an. La réduction annoncée par la CMA-CGM s’applique aux importations des grandes enseignes de distribution française. Mais dans l’Outre-mer français, et donc au fenua, où l’armateur pèse pour 36% du trafic de conteneurs, elle s’appliquera à l’ensemble des importations.

Pour expliquer cette décision, le groupe français, un des leaders mondiaux du transport maritime, dit répondre à l’appel de Paris. Le gouvernement central tente en effet depuis plusieurs semaines de mobiliser les grands groupes autour de la préservation du pouvoir d’achat des ménages et la lutte contre l’inflation galopante. CMA-CGM faisait partie des entreprises particulièrement visées par ces demandes : loin d’avoir été touché par la crise, CMA-CGM a au contraire enregistré, en 2021, pas moins de 2 000 milliards de francs de bénéfice pour un chiffre d’affaires global de 6 300 milliards. Et 2022 était parti sur des bases encore plus profitables : 792 milliards de francs de résultat net annoncés pour le premier trimestre, soit une augmentation de 243%. Pour le groupe français dirigé par la famille Saadé, il s’agit donc de « contribuer à l’effort de modération des prix ». Aux autorités de s’assurer de la « répercussion de ces mesures sur les prix des produits achetés par les Français », précise l’armateur.

Bientôt du mieux sur les délais d’acheminement

Le gouvernement central n’a pas été le seul à avoir sollicité la CMA-CGM. Devant la hausse des prix mais surtout « les insuffisances d’offres en matière de transport maritime » – plusieurs compagnies desservant le fenua ont vu leur trafic drastiquement baisser du fait de la congestion des ports internationaux, du manque de conteneurs ou même de bateaux – la Polynésie avait elle aussi pris contact avec le groupe, comme le rappelle la présidence dans un communiqué. Édouard Fritch avait ainsi écrit un courrier, fin mai, à Rodolphe Saadé, président-directeur général de CMA-CGM. Le président y expliquait les démarches déjà entamées pour sécuriser l’approvisionnement du Pays : travaux du port, discussions « diplomatiques » avec la Nouvelle-Zélande pour augmenter le trafic à partir du mois de juillet… Au géant français il demandait une « révision à la hausse de l’allocation par voyage destinée à la Polynésie française » ainsi qu’un renforcement de l’offre de transport entre la Nouvelle-Zélande et Tahiti, « soit par le chargement d’un plus grand nombre de containers par voyage, soit par l’affrètement d’un navire complémentaire de plus petite taille exclusivement réservé au service polynésien ».

Une sollicitation qui a reçu un écho favorable, assure la présidence : le P-dg s’était engagé en retour à pallier aux insuffisances du trafic depuis la Nouvelle-Zélande et l’Asie vers la Polynésie. « De même, concernant les conteneurs en provenance d’Europe l’espace disponible sur les navires à destination de la Polynésie française sera augmenté dès la fin du mois de juillet pour satisfaire la demande croissante constatée sur cette ligne » précise la présidence.

 

Lettre Du PR Fritch Au Pdg de La CMA CGM