Le président de la Polynésie française, Edouard Fritch, accompagné par les députés, Maina Sage et Jean-Paul Tuaiva, a été reçu jeudi matin, à Paris, par la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts. Les échanges ont permis de faire un tour d’horizon des dossiers polynésiens, dont notamment les accords de Papeete, le toilettage du statut d’autonomie, ou encore, le projet de loi sur l’égalité réelle.
« Nous avons beaucoup de choses à construire ensemble », a déclaré la ministre au sortir d’une réunion de plus d’une heure durant laquelle elle en a profité pour « féliciter le président suite à sa remarquable intervention » à l’ONU, en début de semaine. « La ministre est déjà bien informée de la situation du territoire, grâce notamment à ses échanges réguliers avec nos parlementaires », s’est réjoui, pour sa part, le président du Pays. « Je souhaitais la sensibiliser sur un certain nombre de sujets et je l’ai invité à venir en Polynésie française, si possible avant la fin de l’année, pour mieux connaître encore notre collectivité »,a-t-il précisé.La rencontre a été suivie d’une réunion de travail avec le cabinet d’ErickaBareigts, au terme de laquelle Edouard Fritch a convié les journalistes à la Délégation de la Polynésie française à Paris pour une conférence de presse.
Accords de Papeete : concrétiser les engagements du président de la République
A cette occasion, il est revenu sur l’avancée des accords de Papeete. « Nous y travaillons depuis le mois de juin avec l’ensemble des ministères polynésiens et Paris. Nous en sommes au stade de l’avant-projet. Il faut maintenant des arbitrages politiques », a indiqué le président, rappelant que les accords de Papeete étaient une volonté du président de la République François Hollande pour concrétiser les engagements pris lors de sa venue en Polynésie française en février dernier, concernant notamment la reconnaissance du fait nucléaire et l’accompagnement de l’Etat dans le développement économique.
Edouard Fritch a, par ailleurs, évoqué le projet de loi sur l’égalité réelle outre-mer, étudié depuis mardi à l’Assemblée nationale, soulignant que la Polynésie française devait faire face à deux types d’inégalités : celle avec la métropole, mais aussi, celle liée à l’éclatement géographique de la Polynésie générant des problématiques, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation. « Je me battrai pour que l’Etat accompagne le Pays dans ces secteurs, pour que chaque Polynésien puisse accéder à l’éducation et aux soins »,a-t-il affirmé.
Intervention à l’ONU : « Notre priorité est de créer de l’emploi »
Le président a, d’autre part, abordé le toilettage du statut d’autonomie de la Polynésie française, qu’il avait discuté la veille au Palais du Luxembourg avec le président de la commission des lois du Sénat, Philippe Bas, en compagnie des deux sénateurs polynésiens, Lana Tetuanui et Nuihau Laurey. « Il ne s’agit pas de demander de nouvelles compétences mais de rendre le statut plus efficient », a insisté Edouard Fritch. Un projet de loi organique sera rédigé en ce sens et présenté au Parlement.
Enfin, interrogé sur son intervention à l’ONU, à New York, et son sentiment sur la proposition d’un référendum d’autodétermination, le président a souligné que « notre priorité est de créer de l’emploi, de l’activité, d’aller chercher des investisseurs ».« Dans ces moments difficiles, je trouve insensé de parler de référendum, car ce sont des éléments de division. Aujourd’hui, nous avons plus besoin de nous rassembler. Je ne veux pas parler de ce qui sépare les gens mais de ce qui les réunit »,a-t-il martelé.
Communiqué de la présidence.