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Moruroa : Fritch « pas certain d’un danger aujourd’hui »

© Khadidja Benouataf

© Khadidja Benouataf

La réunion d’installation de la commission de suivi de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires s’est tenue mardi à Paris. Il a notamment été question des adaptations à donner à la loi Morin. Mais Edouard Fritch a surtout réagi au problème qui intéresse actuellement les employés d’Air Tahiti sur les rotations à Moruroa.

Le président Édouard Fritch, le président de l’assemblée Marcel Tuihani, les trois députés polynésiens, les représentants des associations Moruroa e tatou et Tamarii Moruroa étaient tous présents mardi pour la première réunion d’installation de la commission de suivi de l’indemnisation des victimes du nucléaire. Une commission présidée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avec qui le « langage est beaucoup plus positif », affirme le président de l’Aven, Jean-Luc Sans. « Elle n’exclut pas de faire évoluer la loi Morin », affirme Jean-Luc Sans qui tacle le dispositif : « Pour être indemnisé avec la loi Morin, il faut être assis sur un baril de plutonium sous le champignon nucléaire ».

Autre sujet plus actuel abordé avec le président du Pays Édouard Fritch, la question des rotations d’Air Tahiti à Moruroa. Le préavis de grève a été levé lundi soir. Et pour le président du Pays, les raisons de cette grogne sociale sont « obscures ». Édouard Fritch qui affirme : « Je ne suis pas certain qu’il y ait un réel danger aujourd’hui quand on est sur la piste de Moruroa »… Le président du Pays en appelle à la « sagesse » du personnel d’Air Tahiti en expliquant que les rotations à Moruroa constituent un « marché intéressant » pour Air Tahiti. Le président de Moruroa e tatou a regretter cette position « économique » d’Édouard Fritch. Il affirme à propos des « réticences » du personnel d’Air Tahiti : « Ils ont bien raison. Les risques sont là ». Retrouvez le reportage de notre correspondante à Paris, Khadidja Benouataf.

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2 Commentaires

  1. Olivier
    14 octobre 2015 à 7h09 — Répondre

    Il semble que FRITCH ait compris à l’envers le principe de précaution. Ce principe constitutionnel, susceptible de s’appliquer notamment dans les domaines de l’ environnement et de la santé, implique que l’on ne doit pas attendre d’être certain d’un danger pour prendre des précautions…..

  2. Viriamu
    14 octobre 2015 à 9h57 — Répondre

    A
    Monsieur le Président du pays

    Monsieur le Président du pays,

    Je voudrais réagir suite à votre intervention sur notre mouvement social obscur à vos yeux.

    Vous nous dites que vous n’êtes pas certain qu’il y ait un réel danger aujourd’hui quand on est sur la piste de Mururoa.
    La piste se trouve au Nord-Est de Mururoa et est située sur la zone à risque d’effondrement, c’est attesté dans les rapports annuels sur la stabilité géomécanique de l’atoll de Mururoa publiés par le CEA.
    Lorsque l’on s’est vu, vous m’avez même répondu par l’affirmative et de rajouter que c’est pour cela que le chantier TELSITE a été mis en place. Avez-vous perdu la mémoire arrivé à Paris.

    Près de la piste sont entreposés beaucoup de gravats. Des engins creusent dans le corail près de la digue. L’on y creuse, l’on y déblaie et l’on y déboise des aitos.
    Mais « rien a craindre », exactement comme les anciens travailleurs qui maintenant doivent se battre pour faire reconnaitre leur maladie aux Yeux de l’état français.
    Mais qui paye à l’heure actuelle, la CPS ! Oh pardon, les salariés que nous sommes.
    Pas de décontamination de nos avions car le site est clean, allez juste un coup de balai et on repart vers Bora Bora ou même vers les îles Cook.

    Il reste quand même sur Mururoa des zones interdites qui sont contaminées (notamment la zone dite « Colette » au nord ouest. Une éventuelle dissémination de morceaux de corail contaminé pourrait se produire à l’occasion d’un cyclone ou d’une forte tempête comme cela s’est passé au début des années 1980. A cette époque, en plus des fûts de déchets radioactifs qui avaient été entreposés sur le site « Colette », il a fallu récupérer des débris contaminés jusque sur la zone vie. Heureusement, il n’y a pas souvent de cyclones qui peuvent aussi brasser le fond du lagon qui comporte d’importantes masses de sédiments et objets (câbles, ferrailles, jeep etc…) contaminés. Nous arrivons à une période où le risque de cyclone est fort. Pensez-vous que cela de ne va pas se reproduire ?

    Etes-vous prêts à signer en votre nom personnel et sur vos deniers personnels qu’il y a vraiment aucun risque géologique, sanitaire ou de pathologies radio induites, pour les employés que nous sommes, parce que ma direction n’en a pas le courage.
    Et vous ?

    Vous vous faites le porte parole de la France et de ma direction, quel était donc votre rôle pour la délégation des suivis des victimes du nucléaire. Des gesticulations médiatiques ?

    Effectivement, c’est un marché intéressant pour la CIE mais n’est-il pas tout autant intéressant pour le territoire, combien perçoit le territoire à ce sujet ? Un marché intéressant pour tous aux détriments de la santé d’un certain nombre d’employés.

    Lorsque l’on demande le respect des lois en vigueur et demandons de la prévention pour le personnel, vous voyez dans notre mouvement le côté obscure, envoyez-y donc des experts indépendants et on verra ce qui est obscure.

    Bien à vous.

    VIRIAMU Titaina du SPeNCAT.

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