Actuellement à Paris dans les cadre des travaux parlementaires sur le toilettage du statut d’autonomie, le président Edouard Fritch a participé lundi à la Commission consultative du suivi des conséquences des essais nucléaires (CCSCEN), lors de laquelle il a accusé les associations 193 et Moruroa e tatou de faire preuve de « mauvaise foi » ou de « totale méconnaissance ou incompréhension » après la polémique sur les mesures prises récemment pour ré-encadrer la loi Morin.
La Commission consultative du suivi des conséquences des essais nucléaires (CCSCEN) présidée par la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est déroulée lundi à Paris, en présence d’Edouard Fritch. Le président du Pays a profité de sa mission à Paris dans le cadre des travaux parlementaires sur le toilettage du statut d’autonomie de la Polynésie française pour participer à la commission et évoquer notamment la polémique récente sur les mesures d’encadrement de la Loi Morin votées en décembre.
Quelle polémique ?
Rappelons qu’à la suite de la suppression de la notion de « risque négligeable » dans la Loi Morin d’indemnisation des victimes des essais nucléaires en 2017, une commission de cadrage de la Loi Morin, présidée par la sénatrice Lana Tetuanui, a été créée pour proposer des recommandations pour réserver l’indemnisation aux victimes des essais nucléaires.
Une commission qui a notamment recommandé en novembre dernier d’inscrire dans la loi la méthodologie de travail actuelle du Comité d’indemnisation (Civen) en instaurant un seuil minimum d’exposition de 1 milliSievert par an nécessaire à l’indemnisation. C’est ce seuil que les associations 193 et Moruroa e tatou voient comme un nouveau « risque négligeable » susceptible d’être un frein aux indemnisations.
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« Mauvaise foi » ou « totale incompréhension »
Côté gouvernement, c’est un tout autre son de cloche. Après les prises de position de Lana Tetuanui, le président Edouard Fritch a déclaré lundi à Paris devant la CCSCEN qu’il était « attristé par les prises de position à l’emporte-pièce de certaines associations polynésiennes qui prétendent défendre les victimes ». Le président du Pays poursuivant : « Ou bien elles sont de mauvaise foi ou bien elles parlent en totale méconnaissance ou incompréhension du sujet à traiter. En tout cas, le combat pour la véritéet la justice ne peut accorder de place à la démagogie, à la manipulation des consciences ou à l’exploitation de la douleur des familles bouleversées par un cas de cancer. »
Selon Edouard Fritch, « les faits sont visibles » avec « plusieurs dizaines de dossiers validés par le Civen et une première mission d’experts en indemnisation en Polynésie en octobre dernier qui a déjà traité une quarantaine de dossiers ».