ACTUS LOCALESFRANCEPOLITIQUE Gabriel Attal devient le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République Europe1 2024-01-09 09 Jan 2024 Europe1 Gabriel Attal, 34 ans, a été nommé mardi Premier ministre et succède ainsi à Elisabeth Borne. L’actuel ministre de l’Éducation nationale, qui grimpe les échelons du pouvoir de façon fulgurante, devient le plus jeune Premier ministre de la Ve République. Le président Emmanuel Macron a nommé mardi à Matignon Gabriel Attal, 34 ans, qui devient le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République et le premier ouvertement homosexuel. Le jeune et populaire ministre de l’Éducation nationale va succéder à Elisabeth Borne, contrainte lundi à la démission après vingt mois passés à la tête du gouvernement. Peu avant cette annonce, il parlait encore redoublement dans une réunion en visioconférence avec des chefs d’établissement. « L’école c’est l’arme la plus puissante que nous ayons pour changer la société » et « quelles que soient les évolutions à venir, cette conviction et cette cause ne cesseront jamais de m’habiter », a-t-il dit en conclusion. La cour de Matignon se préparait à une passation de pouvoirs, entre test de micros et répétitions avec la garde républicaine. Cher @GabrielAttal, je sais pouvoir compter sur votre énergie et votre engagement pour mettre en œuvre le projet de réarmement et de régénération que j’ai annoncé. Dans la fidélité à l’esprit de 2017 : dépassement et audace. Au service de la Nation et des Français. — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 9, 2024 Il figure parmi les personnalités politiques préférées des Français L’Élysée a tardé à confirmer cette nomination, initialement prévue lundi, alimentant de nombreuses spéculations. Y a-t-il eu des résistances internes – notamment des ministres Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, vigoureusement démenties par les intéressés ? Ou encore des réticences des alliés du MoDem ? Ou bien ce retard a-t-il été dû à la difficulté de trouver les équilibres au sein de la nouvelle équipe gouvernementale ? Figurant parmi les personnalités politiques préférées des Français depuis sa nomination il y a moins de six mois au ministère de l’Éducation nationale, Gabriel Attal aurait pour mission d’offrir à Emmanuel Macron l’élan que son second quinquennat n’a jamais trouvé. Sa première tâche sera de former un nouveau gouvernement sous le signe du « réarmement » vanté par le chef de l’État lors de ses vœux du Nouvel An : « réarmement industriel, économique, européen » mais aussi « civique », autour notamment du vaste chantier de l’école que Gabriel Attal a porté depuis l’été en initiant de nombreuses réformes d’ampleur. Adoubé sur France 5 le mois dernier Il « incarne un élan, une dynamique, une audace dont on a sûrement besoin », résume un cadre de la majorité. Pour le constitutionnaliste Benjamin Morel, Gabriel Attal est le signe d’une « stratégie très offensive en vue des élections européennes » de juin, où l’extrême droite est donnée gagnante en France. Emmanuel Macron avait salué le 20 décembre sur France 5 chez son jeune ministre un responsable politique qui « partage (ses) combats depuis le début » et qui a « l’énergie, le courage » pour « porter les réformes » à venir, voire, tel un héritier, « continuer le combat ». Reste à savoir si le remaniement sera d’ampleur. Plusieurs proches du président appellent à resserrer l’équipe gouvernementale qui compte aujourd’hui 39 membres. En attendant, le ministre des Transports Clément Beaune – donné sur le départ – était sur le pont de bon matin pour gérer le chaos routier en Ile-de-France après des chutes de neige nocturnes imprévues. Celui de la Transition écologique Christophe Béchu était attendu dans le Pas-de-Calais touché par les inondations. Preuves selon une source élyséenne de la « continuité de l’État ». Mais le deuxième quinquennat Macron est englué dans les difficultés : sans majorité à l’Assemblée depuis 2022, confronté à la montée du Rassemblement national, le président peine à donner du souffle à son mandat. L’adoption dans la douleur de l’impopulaire réforme des retraites, et plus récemment d’une loi immigration soutenue par l’extrême droite qui a divisé la majorité présidentielle, ont aussi laissé des traces. La nomination de Gabriel Attal, macroniste de la première heure, offre des garanties aux tenants du « dépassement » du traditionnel clivage droite-gauche. Ascension fulgurante Mais elle « ne réglera pas le problème de la majorité », ni celui du « cap principal du mandat », souligne le politologue Bruno Cautrès même si le jeune ministre peut faire penser au « Macron du départ, un briseur de code ». Son nom est remonté en haut de la liste lundi pour Matignon alors que deux favoris, fidèles macronistes, tenaient jusque-là la corde : le discret ministre des Armées Sébastien Lecornu, 37 ans, venu de la droite, et l’ancien ministre de l’Agriculture, parti dans le privé Julien Denormandie, 43 ans. Sa jeunesse et sa nomination récente à l’Education nationale, où il a lancé de vastes chantiers à concrétiser, étaient invoquées pour justifier sa promotion. Entré par la petite porte au secrétariat à la Jeunesse, Gabriel Attal a connu une ascension fulgurante : porte-parole du gouvernement, ministre du Budget, il hérite de l’Éducation nationale en juillet, où il interdit l’abaya à l’école au nom de la « laïcité » et se dit prêt à expérimenter le port de l’uniforme. Avant de connaître le prochain locataire de Matignon, la gauche avait été unanime mardi à réclamer un vote de confiance du Parlement « comme dans toutes les démocraties », même si socialistes et communistes n’ont pas brandi, comme les Insoumis, la menace d’une motion de censure. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)