Une association à vocation politique vient d’être créée : Pātireia no te ao ma’ohi – Les affaires autochtones de Polynésie française. Gabriel Guinard, leader du mouvement qui vise les législatives, s’est installé en Polynésie par hasard après un parcours militaire et musical atypique. Il prépare un programme politique pour rendre la Polynésie aux Polynésiens. Le mouvement compte plusieurs membres du Polynesian Kingdom of Atooi.
Exemplarité et transparence totale de la gouvernance mais aussi pouvoir au peuple : voilà en quelques mots l’orientation du discours de Gabriel Guinard, 34 ans et président de l’association Pātireia no te ao ma’ohi, « parti des affaires autochtones ». Originaire de France métropolitaine, il se présente comme formateur aux métiers de la sécurité et de la défense avec un niveau Bac+8, mais aussi producteur de musique pour le label Summit Records depuis une dizaine d’années.
Le parti politique quant à lui veut « ramener les ressources du Pays au peuple polynésien », car il estime que le patrimoine polynésien – ressources naturelles et culturelles – est « dilapidé aux quatre coins du monde au détriment de la population ». Comment? « En se battant, explique le professionnel des sports de combat, en jouant sur les lois françaises et internationales mais aussi sur les droits des peuples autochtones », un sujet sur lequel il dit être averti.
Le Polynesian Kingdom of Atooi pour ascendant
Bien qu’il se soit installé totalement par hasard en Polynésie, il s’est entouré avant de s’afficher politiquement et se dit « passionné » par ce pays qu’il envisage de représenter aux législatives. Il est candidat certes, mais pas sur une circonscription en particulier pour l’instant. Les figures qui l’ont inspiré, dit-il, sont Miko Toofa Pouira Krainer alias Chef Miko, qui s’est illustré par le passé dans l’affaire du PKOA, tout comme Ali’i nui aleka aipoalani, qu’il explique être représentant des îles Hawaii à l’ONU. Pas de bureau pour cette association, mais un « Conseil des chefs » où siège d’ailleurs Chef Miko en tant que conseiller culturel, ainsi que Thierry Honu Pouira – également connu pour l’affaire du PKOA – en tant que vice-président. Cette équipe est secondée par un conseil des sages qu’ils consultent afin de déterminer si leurs projets respectent les coutumes locales et les sites qui figurent dans les contes et légendes du pays. Quid de l’expertise scientifique? Le leader n’y a pas recours lorsqu’il défend un site culturel, tel qu’un marae, puisqu’il se base uniquement sur des titres de propriété fournis par les ayant-droits revendicateurs, à l’instar du PKOA.
Un programme tombé du ciel
Le programme de campagne électorale du parti est en cours d’élaboration et compte déjà plusieurs promesses : une route traversière respectueuse des sites culturels à moindre coût ; une société de gestion de l’eau polynésienne basée sur les sources d’eau douce qui permettrait même de faire de l’export ; un tourisme éco-responsable toujours respectueux des sites historiques ; un aéroport international avec une piste supplémentaire ; l’interdiction des moteurs dans les lagons pour rétablir la flore et la faune… et la liste continue. Les détails devraient être présentés très prochainement.