L’Invité de la rédaction de Radio1 ce mardi était Gaston Flosse. Après la mise en ordre de bataille du Amuitahiraa no te Nunaa Maohi le weekend dernier, il est revenu pour nos auditeurs sur ses projets pour le pays.
Gaston Flosse n’aime pas qu’on dise que le Amuitahiraa no te Nunaa Maohi est « indépendantiste », et préfère le terme de « souverainiste » : « c’est un peuple qui lui demande qu’on lui restitue la souveraineté qu’il avait avant l’arrivée d’un autre peuple ». Un terme choisi faute de mieux : le souverainisme, dans l’acception moderne du terme, est l’opposition au transfert de l’exercice du pouvoir à un niveau supranational, utilisé par exemple par ceux qui s’opposent à l’Union européenne. Gaston Flosse insiste sur la dimension d’association avec la France de son projet, qui le distingue de celui du Tavini.
Conscient que Valérie Pécresse, qu’il soutient dans l’élection présidentielle, n’est probablement pas favorable au concept, il espère que l’élection de députés Amuitahiraa à l’Assemblée nationale lui permettra de convaincre à Paris. Et peut-être se trouver des alliés : « Je ne désespère pas qu’un jour d’autres mouvements viennent et que nous menions ensemble ce combat » pour que la France organise un référendum d’auto-détermination en Polynésie. Et si la réponse au référendum était non ? « Ah, ce serait fini, terminé. Mais ne je pense pas que ce soit non. (…) Partout où nous sommes allés, je n’ai reçu que des consentements », dit Gaston Flosse en évoquant ses meetings récents. Il faudra aussi gagner les élections territoriales de 2023, auxquelles il ne pourra toujours pas participer, mais il n’a pas encore, admet-il, de dauphin susceptible de prendre la place de président du Pays si le Amuitahiraa parvenait à s’imposer dans les urnes.
Quant à traduire ce soutien à la candidate Les Républicains en parrainages, Gaston Flosse ne s’avance pas, et ne compte plus sur ses représentants à Tarahoi : « à l’assemblée nous n’avons que trois élus », dit-il, semblant déjà avoir fait une croix définitive sur les 5 grands absents du congrès de samedi dernier, Teura Iriti en tête.
A la recherche de l’oiseau rare sur la 3e circonscription
Qui pour être le 3e candidat orange aux législatives, qui n’a pas été désigné samedi dernier ? « Quelqu’un qui connaît la politique sans être totalement impliqué dans ces jeux politiques (…) je veux des jeunes, mais pas des jeunes débutants-débutants. (…) C’est une excellente école pour nos jeunes », dit-il en parlant de l’Assemblée nationale.
Gaston Flosse se défend d’avoir fait écarter la candidature de Christiane Kelley, présidente de la fédération Amuitahiraa de Moorea et 3e vice-présidente du parti, au profit de Pascale Haiti : « Pas du tout, j’aime bien Christiane Kelley qui est une femme de caractère, qui se bat, qui a des principes intangibles, c’est ce qu’il faut. Bon, il ne faut pas que ce soit une maladie, mais j’apprécie les qualités humaines et politiques de Christiane Kelley. » Mais, dit-il à propos de sa compagne, « je ne vois personne d’autre mieux placé qu’elle, dans cette période, où les élections sont importantes (…) il fallait que lorsqu’on voit le candidat, on voie Gaston Flosse derrière. »
Quant au départ de Tauhiti Nena, Gaston Flosse considère qu’au-delà d’avoir voulu être candidat sur la 1ère circonscription, le fait d’avoir conservé son propre mouvement, Papeete To’u Oire, est une « trahison » en soi.
Comment surmonter la crise sociale ? Pour Gaston Flosse, il faut demander à la France de prendre intégralement en charge les frais liés à la crise Covid, dont il estime le coût à 100 milliards de Francs, « parce que nous ne sommes pas responsables de cette pandémie. Ce serait le statut qui fait la différence ? Mais nous sommes tous Français ! » Interrogé sur les grands projets qu’il prône encore pour redresser l’économie, le leader du Amuitahiraa persiste dans l’idée d’un Mahana Beach de grande ampleur.