ACTUS LOCALESJUSTICE Gaston Flosse contre-attaque : « je suis une victime » La rédaction 2014-03-06 06 Mar 2014 La rédaction Gaston Flosse entouré de son avocat, Me Quinquis, et de son gouvernement © PRESIDENCE Gaston Flosse entouré de son avocat, Me Quinquis, et de son gouvernement © PRESIDENCE Entouré de son gouvernement quasiment au grand complet (Béatrice Chansin est actuellement en mission à Paris) le président du pays s’est exprimé aux côtés de son avocat Maître François Quinquis dans le cadre de la possible levée d’immunité parlementaire demandée par le juge d’instruction Stelmach et révélée par nos confrères du Monde ce mercredi. Le juge souhaite que Gaston Flosse s’explique sur les conditions de passation du marché public de la construction de l’hôpital du Taaone en 2004. Contre-attaque virulente. « Trop c’est trop ! », ce sont par ces mots que le président a commencé son discours. Selon Gaston Flosse, il fait l’objet « d’une rafale de procédures qui relève de l’acharnement judiciaire, avec pour seul objectif, m’abattre ». Car selon le président du pays, l’acharnement est « purement politique, c’est une volonté calculée » explique t-il. A la manœuvre, le procureur José Thorel qui a déclaré en 2010 chez nos confrères du site Médiapart : « Moi, je suis payé pour leur rentrer dans le chou ». Outre le procureur, Gaston Flosse charge littéralement le travail des deux juges d’instruction Stelmach et Redonnet « quasiment rémunérés uniquement pour instruire les nombreux dossiers engagés contre moi » ajoute M. Flosse. Le président du pays remet en cause le rôle du juge d’instruction qui « a tout pouvoir, un pouvoir exorbitant et parfois abusif, souvent dénoncé et qui n’a jamais été réformé en dépit de tous les engagements pris par les gouvernements successifs. » regrette t-il. Cette démonstration n’a d’effets, en définitive, qu’à servir son argumentation, son va-tout : sa position de « victime ». « La justice est une grande institution que je respecte. Car, comme tout système, il a ses dérives et j’en suis la victime. Je suis victime d’une injustice ». Au même titre que Pouvana’a a Oopa reconnu « victime d’une affaire montée de toute pièce ». Gaston Flosse incrimine directement l’État « ou du moins certains de ses représentants [qui] ont le complexe de l’ancien colonialiste. La France s’est toujours mal conduite » évoquant le cas des 200 000 harkis. Pouvana’a a Oopa, les harkis, puis Flosse ? Victime de qui? De quoi ? L’eau de Erima, le CHPF, ces affaires viennent agiter la campagne municipale en cours et sont un moyen de l’affaiblir, car Gaston Flosse ferait « obstacle aux indépendantistes ». La thèse du président du pays : l’Etat ne veut pas agiter le chiffon rouge Temaru, résultat : il lui passerait un certain nombre d’affaires, « classés sans suite », analyse le président-sénateur. Au vue des déclarations fortes tenues envers l’État ses relations sont-elles toujours au beau fixe ? Avec le haussaire, ses relations sont « très bonnes voire excellentes », avec Victorin Lurel aussi. Il met en cause le système judiciaire local. En somme, un système judiciaire qui voudrait sa peau. Me Quinquis © Samia STAMBOULI François Quinquis : « fini les politesses ». Après son discours, Gaston Flosse s’est volontiers prêté aux jeux des questions-réponses, … mais depuis son fauteuil. Le président n’a pas souhaité s’exprimer davantage au micro des journalistes. C’est son avocat qui s’est chargé du service après-vente. Et il prévient, il saisira la justice aussi souvent que nécessaire. Dans la forme. Le ton s’est voulu très solennelle. Le président n’a pas quitté sa feuille des yeux pour un discours long de trois pages. Chose assez rare chez lui puisque qu’il est peu coutumier des discours. Gaston Flosse a donc mesuré chaque parole, pesé chaque mot, dans cette contre-attaque purement médiatique. Car les moyens d’actions de la défense sont « relativement restreints » comme l’a précisé son avocat. A quelques semaines des municipales, Gaston Flosse a voulu rassurer, se poser en victime et prendre le peuple polynésien à témoin. Car Flosse et son gouvernement jouent contre la montre. Les premiers résultats des urnes parleront dans moins de trois semaines. Son état d’esprit ? « Je n’ai rien à me reprocher, je suis serein. » Le juge Stelmach souhaite que Gaston Flosse s’explique sur les conditions de passations du marché public de la construction de l’hôpital du Taaone en 2004. © Laure PHILIBER Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:flosseGaston FlossehôpitalImmunitéJosé ThorelJugejusticeMaitreQuinquisRedonnetStelmachtaaone