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Gaston Flosse donne le départ de la guerre de succession

Gaston Flosse a présenté le 9 juillet sa démission de ses fonctions de président du Amuitahiraa no te nunaa ma’ohi, et chargé Bruno Sandras d’organiser le congrès qui désignera le ou la futur(e) président(e). Ce sera le 28 septembre prochain, puisque les tentatives de trouver un candidat unique ont échoué. Pascale Haiti-Flosse, Gilda Vaiho-Faatoa et Bruno Sandras, bien qu’il s’en défende, sont sur les rangs.

Après 47 ans à la tête de son parti, Gaston Flosse a envoyé le 9 juillet dernier sa lettre de démission de ses fonctions de président du Amuitahiraa o te nunaa ma’ohi. À 93 ans, il met en avant son état de santé : « Le docteur m’avait déjà dit de m’arrêter 4 jours par semaine, maintenant il me dit qu’il faut que j’arrête complètement. » Le Vieux lion n’a clairement pas l’intention d’obéir à la faculté : « Non non non, répond-il quand on lui demande s’il se retire de la vie politique, je n’ai démissionné que de mes fonctions de président, c’est tout. »

Cette succession, dit-il, « on en parle depuis janvier, février, nous ne sommes pas arrivés jusque-là à trouver la personne adéquate ». Selon les statuts du parti, en cas de démission du président, c’est au premier président délégué, Bruno Sandras, d’assurer l’intérim, et d’organiser sous trois mois un congrès qui désignera le ou la futur(e) président(e) du parti.

Le congrès, ce sera donc le samedi 28 septembre, et les postulants peuvent candidater jusqu’à 15 jours avant l’événement. « Il faut avoir du temps, de l’écoute et le sens de l’organisation », liste le patriarche. Pascale Haiti-Flosse sera candidate, mais « je ne serai pas la seule », dit-elle. Gilda Vaiho-Faatoa semble décidée : « Il ne faut pas oublier que les femmes polynésiennes ont également un rôle important à jouer dans la vie politique (…) elles peuvent manager, piloter, programmer et proposer des projets qui respectent une vision politique. Je pense que je pourrais aussi prétendre à cette candidature. »

Quant à Bruno Sandras, il refuse de se déclarer candidat « aujourd’hui » et dit vouloir se focaliser sur l’organisation du congrès. La statue du commandeur est imposante : « Gaston Flosse a créé le Tahoera Huiraatira, le Amuitahiraa, a toujours été le seul et unique président de ces deux mouvements et il l’est encore aujourd’hui, dans mon esprit en tous les cas. » Gaston Flosse plaisante qu’il a libéré son bureau, Bruno Sandras marmonne qu’il n’a pas l’intention de s’y installer pour l’instant.

« Si on commence à se déchirer entre nous, il faut réfléchir aux conséquences », dit Bruno Sandras

Il semble plutôt espérer arriver le 28 septembre avec une candidature unique, la sienne pourquoi pas, qui pourrait alors être plébiscitée à main levée – sinon il faudra se plier au vote à bulletin secret.  « Si on commence à se déchirer entre nous parce qu’il y a un congrès et que ça fait bien d’avoir 4 ou 5 candidats, il faut réfléchir aux conséquences, on ne sort jamais indemne de ce genre d’exercice », prévient le président orange par intérim, qui assure vouloir avant tout préserver l’unité « pour les grandes batailles qui nous attendent. »

Seule certitude, « il ne s’agit pas ni de changer de nom, ni de changer la ligne politique » choisis en janvier 2022, affirme Bruno Sandras.

Amui Tatou, la « solution » pour « reprendre en main les affaires du Pays »

Gaston Flosse s’est félicité du succès de l’alliance Amui Tatou qui est parvenue à envoyer deux députés à Paris. Mais avec une pointe d’amertume : « Si une certaine sénatrice n’était pas venue, pardonnez-moi l’expression, foutre le bordel, on aurait eu les trois (…). Lana Tetuanui voulait absolument présenter sa fille comme tête de liste. Il a manqué 200 voix à Pascale pour qu’elle soit élue (il lui en a manqué 592 au 2e tour, ndr), tout ça par le manque de cohésion à l’intérieur de l’alliance. »

Aujourd’hui, Gaston Flosse ne remet pas cette alliance en question, contrairement à ce qu’avait prédit Moetai Brotherson : « C’est peut-être son rêve, mais ce serait mettre l’intérêt personnel avant toute chose. » « La leçon, c’est que le regroupement de toute l’opposition est la solution pour battre le Tavini Huiraatira et reprendre en main les affaires du Pays. Pour lui, plus d’un an après les territoriales, « on peut dire que Moetai Brotherson n’est pas l’homme de la situation. »

Mais pour cette reprise en main, « il faut continuer à travailler. » Gaston Flosse attend le retour de vacances d’Édouard Fritch pour « analyser les résultats et arrêter un plan pour les prochaines élections. Les communales, c’est vraiment la base de notre système politique. »

 

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Jt Vert 17/07/2024

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