ACTUS LOCALESJUSTICE Gaston Flosse entendu par la justice dans l’affaire de la mort de Roubert Boulin La rédaction 2025-01-20 20 Jan 2025 La rédaction ©CP/Radio1 France Inter révèle que l’ancien président du Pays a été entendu par une juge d’instruction, dans l’affaire du décès de Robert Boulin en 1979. Alors ministre du Travail, ce dernier était pressenti pour devenir Premier ministre, mais était empêtré dans une affaire immobilière douteuse à laquelle il s’apprêtait à répondre en dévoilant des dossier compromettants pour son parti, le RPR. Il avait finalement été retrouvé mort dans un étang de région parisienne, et l’enquête avait conclut à un suicide. Ce que la famille réfute. Gaston Flosse, alors député, est le dernier à l’avoir rencontré avant son décès. Une nouvelle convocation devant la justice pour Gaston Flosse. France Inter révèle que l’ancien président du Pays a été entendu comme témoin le 10 janvier, par visio-conférence, par la juge d’instruction chargée de l’enquête sur la mort du ministre Robert Boulin en 1979. « J’ai été très étonné de ne pas avoir été convoqué ni entendu jusqu’à aujourd’hui « , a souligné Gaston Flosse, dans des propos rapportés par le média national. Figure de la Résistance puis de la Ve République, ministre pendant quinze ans, Robert Boulin était en charge du portefeuille du Travail en 1979. Apprécié par l’opinion publique, il était pressenti pour devenir le Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing. Mais son ascension avait été mise à mal par une affaire immobilière douteuse, sur fond d’achat d’un terrain à Ramatuelle, non loin de Saint-Tropez. Il clamait sa probité, s’estimant victime d’une tentative de déstabilisation dans son propre camp, et avait évoqué détenir de nombreuses informations au sujet du fonctionnement de la République, dont il était très au fait, vu sa longévité record dans les ministères. France Inter rappelle que « selon certains témoins », il menaçait « de dévoiler des financements occultes du RPR en lien avec la Françafrique et le Gabon ». Alors qu’il préparait un droit de réponse, il avait été retrouvé mort fin octobre 1979, dans un étang de région parisienne, plusieurs indices permettant à une enquête rapide de conclure à un suicide. Sa famille a toujours réfuté cette thèse, privilégiant la piste d’un assassinat commandité en haut lieu, notamment par le Service d’action civique de Jacques Foccart, sulfureuse organisation alors proche de certains cadres du RPR, dont le président d’alors Jacques Chirac est lui même en conflit avec Valéry Giscard d’Estaing. L’avocate de la famille Boulin accuse Flosse de mentir Gaston Flosse, l’un des nombreux confondateurs du RPR, a été invité à retranscrire ses souvenirs du 29 octobre 1979. Alors député de la Polynésie, il est le dernier à avoir officiellement échangé avec Robert Boulin, lors d’une réunion portant notamment sur la question de l’emploi en Polynésie. « En partant, il m’a salué d’un geste en souriant, il n’avait pas du tout l’air de quelqu’un de préoccupé. Si ça avait été le cas, il aurait sûrement reporté notre rencontre. L’ambiance n’était pas celle de quelqu’un qui avait un projet comme celui-là (se suicider) », a-t-il dit à la juge, toujours selon France Inter. Gaston Flosse a également assuré, qu’il n’avait pas cru à la thèse du suicide, mais a réfuté détenir quelconque information. « Je ne participais pas aux discussions politiques » du RPR, a-t-il déclaré. « Grotesque », pour l’avocate de la famille Boulin, Marie Dosé. Elle y voit « un mensonge éhonté » de Gaston Flosse, qui « serait le seul Français à n’avoir jamais évoqué la mort de Robert Boulin, qui plus est avec ses amis les plus proches, Jacques Chirac (alors réélu président du parti) et Charles Pasqua ? », qu’elle suspecte d’avoir un rôle clef dans l’affaire. La juge d’instruction a également entendu l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant, autre figure de la droite française habituée des tribunaux. Celui qui est actuellement jugé dans l’affaire suspectant des financements libyens pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, était, en 1979, conseiller technique à Matignon. Il a expliqué à la juge avoir été informé « dans la nuit » de la découverte du corps de Robert Boulin, tandis que la version officielle de l’époque faisait état d’une découverte à 8h40. Pour la famille, cette incohérence renforce un peu plus l’idée d’un assassinat commandité. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)