Après le rejet de son pourvoi en cassation mercredi et donc sa condamnation définitive dans l’affaire dite des emplois fictifs, Gaston Flosse est sorti de son mutisme, le temps d’accuser le coup. Cela s’est fait ce vendredi matin à l’occasion de la visite du chantier du tunnel de Punaauia.
Son service de communication avait prévenu, « Gaston Flosse ne souhaite pas s’exprimer à chaud sur sa condamnation ». Surprise donc jeudi soir quand un communiqué de la Présidence est tombé pour inviter la presse sur le chantier du tunnel de Punaauia, mais « pas question d’aborder l’actualité judiciaire ».
A croire que l’annonce de la décision a été digérée puisque il est évident que durant cette visite le président serait interrogé sur la question. Pour autant, cette « sortie » n’est pas un prétexte, juste la continuité du travail.
« En cas de » … comprenez l’arrêté de démission d’office que le Haut-commissaire peut prendre à n’importe quel moment depuis que la notification des peines lui a été adressé par la justice, le jour même du rejet du pourvoi de Gaston Flosse.
A ce moment là c’est Nuihau Laurey qui assurera l’intérim. Mais voilà, le vice-président n’est pas sur le territoire. Il s’est envolé mercredi pour remplacer Gaston Flosse à la réunion du Groupe des leaders du Pacifique et au Forum du Pacifique.
Ça, c’était mercredi puisque depuis il a été rappelé d’urgence sur le territoire. Il sera de retour ce samedi. Rien à voir avec la décision de justice affirme pourtant Gaston Flosse.
Concernant sa condamnation, et même s’il respectera la décision de justice, Gaston Flosse ne l’accepte toujours pas et dénonce l’attitude de l’État à l’époque des faits.
L’arrêt de la Cour de cassation est tombé mercredi et a immédiatement été transmis à la chambre criminelle de la Cour d’appel de Papeete. Celle-ci a également immédiatement transmis la confirmation des peines prononcées en appel dans cette affaire au haut-commissaire. Une vitesse d’exécution peu courante qui fait dire à Gaston Flosse que cette affaire n’a de judiciaire que le nom. Il y voit lui une décision politique destiné à l’évincer du pouvoir.
Rappelons que l’avocat de Gaston Flosse a déposé plusieurs recours dont une demande en grâce partielle adressée à François Hollande. Des recours non-suspensifs qui ne l’empêcheront pas d’être déchu de ces mandats.