Les deux anciens hôtels Sofitel de Bora Bora, fermés depuis 2020, abandonnés par leur propriétaire puis liquidés, font tache dans le paysage et l’environnement, pour Gaston Tong Sang qui souhaite qu’ils soient détruits.
Gaston Tong Sang veut nettoyer la pointe Matira de ses friches hôtelières les plus récentes : il envisage de demander la démolition des anciens hôtels Sofitel, le Marara et le Private Island. Les deux structures ne semblent ne plus intéresser aucun repreneur, en l’état de délabrement dans lequel elles se trouvent après des années de fermeture et quelques pillages.
Le tavana de Bora Bora veut donc consulter son conseil municipal en début d’année prochaine pour demander, comme la loi le lui permet, la démolition d’un lieu considéré comme abandonné et représentant un risque sur le plan de l’environnement et de la sécurité. Il pourrait aussi solliciter le concours du Pays, qui avait octroyé les concessions sur son domaine maritime, et pourquoi pas demander une aide de la Délégation au développement des communes.
Acquis en 2016 par le Samoan Frédérick Grey alors en pleine fièvre acheteuse, les hôtels Sofitel de Bora Bora avaient fermé en 2019 et 2020, avant d’être placés en redressement judiciaire en octobre 2022. Plusieurs repreneurs, dont le groupe Royal qui possède l’hôtel Royal Bora Bora voisin, avaient ensuite fait des offres de reprise : le tribunal de commerce avait considéré, en avril 2023, que seul ce candidat local présentait de réelles garanties d’exécution, et attribué les deux hôtels à l’entreprise dirigée par Christina Teihotaata. Le parquet avait alors infirmé cette décision et enjoint au tribunal de commerce de revoir les offres, à la demande d’un groupe saoudien basé aux États-Unis dénommé Arkan Hermes Centauri qui estimait que son offre, supérieure, n’avait pas été examinée avec toute la considération requise. En octobre 2023, le tribunal de commerce avait placé les hôtels en liquidation, les candidats à la reprise s’étant volatilisés. Quant à Frederick Grey, ses affaires ont périclité bien au-delà des frontières du fenua, et sa holding néo-zélandaise avait été placée en redressement au mois d’août 2023.
Reste à savoir qui et quoi pourraient prendre la place de ces deux hôtels. Une fois nettoyé, l’endroit pourrait certes faire une belle plage publique, mais il serait aussi beaucoup plus attrayant pour des investisseurs qui n’auraient pas à prendre en charge les ruines.