TOUT UN SYMBOLE – Pour Henk Zanoli, 91 ans, conserver cette distinction serait « une insulte » à sa famille.
C’est le geste fort d’un vieux monsieur révolté. Un avocat néerlandais à la retraite, Henk Zanoli, 91 ans, a retourné, jeudi dernier, sa médaille de Juste parmi les nations à l’ambassade d’Israël à La Haye accompagnée d’une lettre dénonçant l’offensive israélienne à Gaza.
« Juste » depuis 2011. Dans ce courrier dont le quotidien israélien Haaretz a révélé la teneur, il explique pourquoi il ne veut plus de cette distinction créée par l’Etat d’Israel pour honorer les personnes non juives qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Cette médaille lui a été décernée, à lui et à sa mère, en 2011 par le mémorial de la Shoah Yad Vashem. Pendant la guerre, la mère et le fils avaient caché chez eux, durant deux ans, un enfant Juif. Le père de Henk Zanoli avait, lui, été envoyé dans un camp de concentration pour avoir critiqué le régime nazi.
Dutchman Returns Holocaust Medal in Protest Over Israel’s #Gaza Incursion http://t.co/PBnVU5IhvE #GazaUnderAttack pic.twitter.com/c3Y8320uvg
— Joe Catron (@jncatron) 16 Août 2014
« Une insulte au courage de sa mère ». Après l’offensive israélienne sur Gaza, Henk Zanoli a estimé que conserver cette médaille serait « une insulte » à sa famille et au courage de sa mère « qui a risqué sa vie et celle de ses enfants ». « Une insulte » aussi à sa grande-nièce tuée chez elle, dans sa maison à Gaza, avec son mari et ses enfants, lors d’un bombardement de Tsahal. Un « meurtre perpétré par l’Etat d’Israël », accuse le vieil homme.
Dans sa lettre, Henk Zanoli souligne encore que les actions de l’Etat d’Israël à Gaza « ont déjà donné lieu à des accusations sérieuses de crimes de guerre et de crime contre l’humanité ».
Reprendre sa distinction ? Oui, si… Pourrait-il, un jour, accepter de reprendre sa distinction ? Oui, « si les mêmes droits politiques, sociaux et économiques étaient accordés à tous ceux qui vivent sous le contrôle de l’Etat d’Israël ». Et l’homme de 91 ans de conclure : « si jamais cela arrive, contactez moi… ou mes descendants ».
Source : Europe 1