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Gérald Darmanin en forme olympique

©CP/Radio1

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, le ministre délégué en charge des Outre-mer Philippe Vigier et la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera sont arrivés à Tahiti ce mercredi matin. Gérald Darmanin  a adressé quelques mots à la presse locale avant d’entamer sa visite de quatre jours. Son premier sujet est la sécurité, notamment celle des Jeux olympiques, dit-il, et la lutte contre le trafic de drogue, même s’il ne s’oppose pas au cannabis médical. Quant aux évolutions institutionnelles, il laisse le sujet entre les mains du Président de la République.

Gérald Darmanin est de retour, cinq ans après sa première visite au fenua. Ce n’est plus le juvénile ministre de l’Action et des Comptes publics qui a débarqué ce matin, mais le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, troisième dans l’ordre protocolaire de la République, à qui on prête des ambitions présidentielles.

Des ambitions encouragées par son mentor, Nicolas Sarkozy, dans son prochain livre Le Temps des combats, qui paraît le 22 aout. Selon nos confrères d’Europe1 qui s’en sont procuré les « bonnes feuilles », l’ancien chef de l’État écrit : « Saura-t-il franchir une autre étape, voire l’étape ultime, celle qui mène à la présidence de la République ? Je le lui souhaite, car il a des qualités évidentes : une clarté dans l’expression, le sens et la compréhension des aspirations populaires et l’énergie sans laquelle aucun talent n’est utile. J’ajoute que j’aime son parcours atypique. […] Gérald Darmanin n’est pas moi. Je ne suis pas lui. Mais nous sommes amis, et son succès me ferait plaisir… Il est, en tout cas, l’un des quadragénaires les plus prometteurs de sa génération », estime Nicolas Sarkozy.

À sa descente du vol Air France, Gérald Darmanin a été accueilli par le haut-commissaire Éric Spitz et le président Brotherson. Le long de la coursive extérieure et de la salle d’arrivée l’attendaient ministres et parlementaires, gradés de l’armée, de la gendarmerie et de la police, et personnels de l’État. Gérald Darmanin a répondu à quelques questions dans le salon d’honneur avant d’entamer sa visite de quatre jours.

Gérald Darmanin, avec le colonel de gendarmerie Grégoire Demezon et le directeur adjoint de la police nationale, qu’il installera dans leurs fonctions durant sa visite. ©CP/Radio1

Décolonisation : un sujet traité entre présidents

Premier ministre français à se présenter devant le comité des 24 de l’ONU, il y a quelques mois sur la question calédonienne, Gérald Darmanin ne fera pas de même cette année pour la Polynésie : « Je sais que le président du gouvernement a eu des échanges avec le Président de la République, et vous comprendrez bien que ce ne sont pas des sujets qu’il peut aborder avec moi, mais avec le Président de la République. » Mais la citoyenneté ma’ohi n’est clairement pas une priorité, et il retient de ses précédents échanges avec Moetai Brotherson que la Polynésie doit avant tout se préoccuper de contrer les effets du réchauffement climatique – « qui à mon avis mérite d’avoir de grands investissements de la part de l’État français » –, et de développer son autonomie alimentaire.

Toutefois le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer entendra, dit-il, les élus marquisiens qui souhaitent des évolutions institutionnelles pour leur archipel. « Est-ce qu’elles sont toutes bonnes pour la Polynésie française ? Il faut qu’on en discute. »

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Violences intrafamiliales et drogue restent les priorités des forces de l’ordre

Discrétion aussi sur les tensions qui ont récemment agité la Police nationale au fenua. Gérald Darmanin est également ici pour installer le nouveau directeur adjoint de la Police nationale, Emmanuel Mericam, « qui aura vocation sans doute à diriger les choses en Polynésie. » Les priorités des forces de l’ordre restent les mêmes, dit le ministre de l’Intérieur : les violences intrafamiliales, « inacceptables », et la consommation d’ice et de cannabis. Gérald Darmanin ne semble pas exclure un nouveau renforcement des moyens de lutte.

Gérald Darmanin ne s’oppose pas, dit-il, à la réflexion sur le cannabis médical que le nouveau gouvernement polynésien, comme l’ancien, soutient : « Il faut évidemment encourager les évolutions de la science lorsqu’elles sont encadrées ». Mais le ministre de l’Intérieur d’un des pays européens les plus répressifs en la matière reste droit dans ses bottes sur la lutte contre le cannabis récréatif, évoquant à la fois les effets de la drogue sur la santé mentale de la jeunesse, les accidents routiers, et la délinquance financière qui découle du trafic.

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