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Germanwings: un an après, le recueillement des familles et des proches sur les lieux du drame

Le Vernet (France) (AFP) – A 10H41, une minute de silence a marqué l’heure à laquelle l’A320 de Germanwings s’était écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence: les proches des 149 victimes, pour beaucoup originaires d’Allemagne et d’Espagne, ont pris part jeudi, un an après le drame, à une commémoration au Vernet.

Acheminés en France par des vols affrétés par la Lufthansa –dont Germanwings est une filiale à bas coûts–, les premières des 605 personnes attendues sont arrivées vers 09H00 au Vernet, où tous ont ensuite participé, à partir de 10H30 environ, à une commémoration privée, organisée par la compagnie aérienne allemande dans ce village, situé à proximité immédiate des lieux du drame. 

Parents, grands-parents et enfants, souvent porteurs des fleurs, se sont dirigés en silence vers les tentes blanches dressées pour les accueillir sous le soleil. Après l’énumération du nom de chacune des victimes, une minute de silence a été respectée à 10h41, heure précise du crash de l’appareil, précipité au sol par son copilote Andreas Lubitz, dont les proches ne participaient pas jeudi aux commémorations

Des proches ont pris la  parole et entamé des chants avant de déposer des roses au pied de la stèle érigée au Vernet. Quelques familles et des personnalités, dont les présidents de la Lufthansa et Germanwings et une représentante du ministère des Transports allemand, se sont également rendus au cimetière de la commune pour y déposer des gerbes de fleurs sur la tombe commune où des restes humains non identifiés ont été inhumés.

Environ 300 personnes, selon François Balique, le maire du Vernet, devaient ensuite monter au col de Mariaud, à 1.561 mètres d’altitude, en 4×4 puis à pied, pour atteindre le cirque montagneux où l’avion s’est écrasé. 

Un chemin forestier, boueux et en partie enneigé y conduit. En contrebas, il se poursuit par une piste construite pour permettre aux secours d’accéder au site du crash: une ravine entourée de montagnes noires escarpées. Plantée dans le sol, une balise rouge et blanche signale le point d’impact. 

-« Créer des liens »-

Mercredi, une jeune femme allemande accompagnée d’une amie s’y est déjà recueillie. Sa fille faisait partie du groupe de lycéens allemands qui avait pris place dans l’avion parti de Barcelone à destination de Düsseldorf. 

Parties à pied de Prads-Haute-Bléone, la commune voisine du Vernet sur le territoire de laquelle le crash a eu lieu, elles ont marché six heures pour atteindre le site. Elles n’y retourneront pas jeudi, privilégiant le recueillement solitaire. « Au début, j’ai pensé que je ne prendrais plus jamais l’avion et puis… », dit simplement cette maman bouleversée qui veut taire son nom et celui de sa fille.

Le site même du crash a été « sanctuarisé » sur plusieurs hectares. Une barrière, exceptionnellement ouverte pour les familles a été érigée à l’entrée. Elle sera de nouveau fermée à leur départ, vendredi. 

Dès 08h30, les dirigeants de la Lufthansa et de Germanwings étaient présents sur les lieux. « Nous sommes ici aujourd’hui pour montrer notre respect aux victimes, montrer qu’on les soutient, même un an après », a déclaré à la presse Carsten Spohr, le PDG de la Lufthansa.

Le maire de Prads, Bernard Bartolini, en première ligne après la catastrophe, a aussi assisté aux cérémonies. « Ça a permis de créer des liens entre les familles les secouristes et la population. Les gens se sont ouverts », témoigne-t-il.

Pour respecter l’intimité des familles, une tente blanche avait été dressée autour de la stèle et une autre autour de la tombe commune. Les corps identifiés avaient été rendus aux familles des victimes de 19 nationalités, l’Allemagne et l’Espagne ayant été les plus touchées avec respectivement 72 et 50 victimes. Une seule victime a été enterrée au Vernet, Milad, un journaliste sportif iranien de 31 ans.

Dès mercredi, plusieurs cérémonies avaient rassemblé des proches des victimes à Barcelone, Düsseldorf et Marseille.

Le crash de l’appareil avait fait en tout 150 victimes, y compris le copilote allemand Andreas Lubitz. L’enquête judiciaire en France, et celle du BEA avaient rapidement conduit à la mise en cause du copilote, qui souffrait de lourds problèmes psychologiques et qui avait précipité volontairement l’appareil au sol.