Fraîchement nommée rue Oudinot, la nouvelle locataire de l’Hôtel Montmorin, Yael Braun-Pivet devra se charger de plusieurs dossiers politiques et économiques d’importance. Tour d’horizon des chantiers qui attendent la nouvelle locataire de la rue Oudinot.
Succédant à Sébastien Lecornu devenu Ministre des Armées sous le gouvernement d’Élisabeth Borne, la nouvelle ministre des Outre-mer devra assurer s’atteler à :
Rétablir le lien entre État et les Outre-mer :
Entre une forte abstention et des résultats plaçant la candidate d’extrême Marine Le Pen devant le président sortant Emmanuel Macron, plusieurs territoires d’Outre-mer ont fait valoir leur défiance de la politique du chef de l’Etat réélu en avril. Plus récemment, l’ensemble des présidents de région et collectivités du bassin d’Atlantique et de l’Océan Indien ont lancé « l’appel de Fort-de-France » et plaidé pour un « changement profond de la politique outre-mer de l’Etat » en s’appuyant sur trois axes comme refonder la relation entre nos territoires et la République par la définition d’un nouveau cadre permettant la mise en œuvre de politiques publiques conformes aux réalités de chacune de nos régions, conjuguer la pleine égalité des droits avec la reconnaissance de nos spécificités, notamment par une réelle domiciliation des leviers de décision au plus près de nos territoires et instaurer une nouvelle politique économique fondée sur nos atouts notamment géostratégiques et écologiques.
Faire avancer la loi Programme Mayotte
Très attendue dans le 101ème département pour répondre aux futurs enjeux, l’avancée de la loi Programme de Mayotte est aujourd’hui au point mort. Fin janvier dernier, les élus départementaux de Mayotte avaient émis un avis défavorable sur le projet de loi transmis par le Gouvernement. Interviewé par France Mayotte-Matin, Sébastien Lecornu avait reconnu que « la loi de Mayotte était dans l’impasse et bloquée». Une situation qui pourrait rester en l’état « jusqu’à la fin des élections législatives » avait poursuivi l’ancien Ministre des Outre-mer.
Formaliser le référendum de projet en juin 2023
Après le troisième référendum d’autodétermination en décembre dernier, un nouvel accord déterminant les relations entre la Nouvelle-Calédonie et la France est à écrire. Les acteurs politiques calédoniens lors d’une réunion de dialogue à Paris sur l’Avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie se sont entendus sur l’ouverture d’une période de transition de 18 mois et la tenue d’un référendum de projet fixé au 23 juin.
Vie chère, Octroi de mer :
Sur le plan économique, divers dossiers économiques comme la question de la vie chère ou encore la réforme de l’octroi de mer devraient également occuper le nouveau locataire de la rue Oudinot. Lors de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron a plaidé une « émancipation » des territoires ultramarins en favorisant la production locale pour atteindre l’autonomie alimentaire, en développant les filières de la pêche ou la perliculture.
Evolution institutionnelle :
Avec la crise sociale aux Antilles en novembre dernier, la question de l’autonomie a émergé dans les débats. Un débat sur lequel le président-candidat s’était dit disponible et « ouvert à toute évolution institutionnelle qui ferait consensus, dans la discussion avec vos élus et en concertation » avec les populations locales, notamment en Guadeloupe. En Guyane, la question d’un statut différencié est plus avancée. Le Congrès des élus de la Guyane s’est prononcé en faveur « du processus pour une évolution institutionnelle menant vers une autonomie du territoire ».
En partenariat avec Outremers360.