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Grève à ATN : à la présidence, de nouvelles « options », mais pas d’argent magique

Après une semaine de grève des PNC, la présidence a pris le relais de la direction d’Air Tahiti Nui dans les négociations ce lundi soir. Des négociations qui ont duré très tard dans la nuit, qui ont permis d’ouvrir de nouvelles « options » pour un protocole d’accord… Qui bute toujours sur les chiffres : Moetai Brotherson n’a pu que confirmer que la compagnie du Pays ne pouvait pas se permettre un effort de plus de 510 millions de francs annuels, une limite déjà avancée ces derniers jours. En attendant la réponse de la CSIP et de A ti’a i mua, de nouvelles annulations de vols ont été annoncées par ATN.

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« Bonne nuit… et à demain ». Après sept jours de grève, et d’échec des négociations avec leur direction, il fallait changer d’interlocuteur : c’est directement auprès de Moetai Brotherson que les représentants des PNC d’Air Tahiti Nui ont fait valoir leurs revendications ce lundi soir. Cinq points inscrits au protocole, et repris par le menu avec le président, qui est aussi le membre du gouvernement en charge du transport aérien international et du tourisme, et qui ne s’était jusque là pas exprimé directement sur le conflit. Il l’a fait, expliquant « comprendre » et « respecter » les revendications du personnel navigant, qui estime être la catégorie de personnel la moins bien traitée de la compagnie.

230 millions de francs de revalorisation des PNC

Mais comme le PDG Michel Monvoisin avant lui, le président du Pays, actionnaire majoritaire de la compagnie au tiare, a aussi fixé les limites qu’ATN ne pouvait pas dépasser pour maintenir sa rentabilité. Et la ligne n’a pas bougé : 510 millions de francs d’effort financier annuel. Une somme qui comprend les augmentations de l’indice du coût de la vie et le retour des 5% de baisse de salaire consentis pendant le Covid à tous les employés. Mais qui comprend aussi 230 millions de revalorisation des grilles spécifiques des PNC, et plus particulièrement de leur salaire fixe, au cœur du combat de la CSIP et de A ti’a i mua.Les même chiffres, finalement, qui avaient été mis sur la table par la direction ces derniers jours. « On est allé au bout de ce qu’on peut proposer. On ne peut pas décemment aller au-delà », a répété le président. Ces nouvelles discussions auraient tout de même permis d’explorer de nouvelles « options » dans les modalités de mise en œuvre d’un protocole. Et de décoincer certaines « incompréhensions » entre les grévistes et leurs dirigeants. Au passage Moetai Brotherson a précisé qu’aucun point du cahier de revendication ne demandait « la tête de qui que ce soit » : l’avenir de Michel Monvoisin à la tête de la compagnie « n’est pas à la table des discussions ».

Les syndicats, après une première « consultation de la base » en milieu de soirée, sont finalement repartis sans rien signer, promettant tout de même d’étudier à tête reposée la nouvelle mouture des propositions. Les négociations ne sont que suspendues : « On est prêt à les revoir dès qu’ils nous appellent », précise la présidence. Du côté d’ATN, on annonçait plus tôt dans la journée qu’une rotation supplémentaires vers Los Angeles a été annulée ce mardi. La compagnie cherche en outre à prioriser, dans les vols maintenus, les touristes bloqués plutôt que les résidents qui ont un point de chute à Tahiti.