Radio1 Tahiti

Grève à la DTT : Vannina Crolas « a déjà fait beaucoup de concessions »

La semaine dernière, face aux revendications de la CSTP-FO, le Pays avait fait ses contre-propositions, qui ont été rejetées par la centrale syndicale. Vannina Crolas appelle à la reprise des négociations, et affirme qu’elle ne peut pas concéder davantage – les demandes syndicales alourdiraient la masse salariale du Pays de 444 millions de francs – sans creuser les inégalités entre fonctionnaires.

La ministre de la Fonction publique Vannina Crolas a fait le point ce lundi sur le conflit social en cours à la Direction des transports terrestres, où la CSTP-FO, syndicat minoritaire, réclame la revalorisation du point d’indice et de l’indemnité de sujétion spéciales (ISS) des inspecteurs du permis de conduire, et la création d’ISS pour les agents en charge de l’instruction des cartes grises et des contrôles techniques.

Pas de contrôles techniques, et des cartes grises uniquement à Taravao en cas d’urgence

15% des effectifs sont actuellement en grève, a indiqué le directeur des Transports terrestres Lucien Pommiez. Mais l’impact sur les quelque 300 usagers qui s’adressent chaque jour à la DTT est important. « Pour les cartes grises, il n’est pas possible de faire de cartes grises à Pirae, mais il est possible pour des cas d’urgence de le faire à notre antenne de Taravao. Et pour les contrôles techniques, on n’a pas aujourd’hui de solution pour les visites techniques sur Tahiti et Moorea », précise-t-il. Pour ce qui concerne le permis de conduire, les examens du code sont maintenus, et les examens de conduite – de 30 à 40 par jour – sont réorganisés. Les candidats sont invités à se rapprocher de leur auto-école.

Une discussion en conseil des ministres mercredi

La contre-proposition du gouvernement faite vendredi a été rejetée par la CSTP-FO, qui n’a pas répondu aux nouvelles invitations à négocier vendredi après-midi et ce lundi. La revalorisation de 6% du point d’indice demandée par les grévistes, c’est non, parce qu’elle aurait vocation à s’appliquer à toute la fonction publique territoriale, avec un alourdissement de la masse salariale du Pays de 1,750 milliard de francs, explique la directrice générale des Ressource humaines Moerani Lehartel. Le Pays a proposé de reparler du point d’indice en mars prochain, après la clôture des comptes. Il a également accepté la revalorisation des ISS existantes et la création de nouvelles ISS, mais moins élevées que celles réclamées par le syndicat. « J’estime que j’ai déjà fait beaucoup de concessions », dit Vannina Crolas qui reste sur ses positions et veut maintenant parler financement des mesures, mercredi en conseil des ministres.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/10/DTT-01-VANNINA-CROLAS.wav?_=1

Les revendications de la CSTP-FO coûteraient 444 millions de plus au Pays chaque année, explique encore la ministre, qui avait pourtant envoyé une circulaire en février dernier, annonçant le gel des indemnités de sujétion pour résoudre des « situations d’iniquité » en attendant la refonte du régime indemnitaire, prévue cette année et finalement repoussée au premier semestre 2025 pour des raisons budgétaires. Quant à la réforme statutaire de la fonction publique, les travaux du gouvernement devraient reprendre avant la fin du mois, explique Vannina Crolas.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/10/DTT-02-VANNINA-CROLAS.wav?_=2