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Grève d’ATN : les PNC réclament une augmentation de 30%


En grève depuis ce mardi minuit, les hôtesses et stewards d’Air Tahiti nui se disent
 « à bout de souffle ». Ils réclament l’amélioration des conditions de travail, dénoncent le sous-effectif des équipes, demandent davantage de temps de repos en escale et surtout réclament une revalorisation de leur salaire de base à hauteur de 30%. Une revendication que la direction, toujours « ouverte à la discussion » assure ne pouvoir satisfaire dans le contexte financier et concurrentiel actuel.

Le mouvement social annoncé la semaine dernière a débuté à Air Tahiti Nui. Depuis minuit ce mardi, le personnel navigant de la compagnie au tiare est en grève et a installé ce matin un piquet devant le siège à Faa’a. Une cinquantaine d’hôtesses et de stewards avaient fait le déplacement à l’appel de l’intersyndicale composée de A tia i mua et de la CSIP, mais les militants assurent qu’ils seront bien plus à arrêter le travail, ce mardi soir. Qu’importe le nombre : le personnel se dit « à bout de souffle » et réclame l’amélioration des conditions de travail qui selon eux se dégrade depuis 2 ans. Ils pointent, entre autres le sous-effectif des équipes ou demandent davantage de temps de repos en escale. Des questions discutées avec la direction lors de sessions de négociations depuis vendredi. Mais le principal point d’achoppement reste les salaires. Les grévistes dénoncent d’un salaire de base d’entrée de carrière à 160 000 francs, un chiffre qui « ne correspond à rien » pour la direction qui assure que personne dans l’effectif, ne gagne moins de 200 000 francs, même sans prime. Or, les primes cumulées à chaque vol et chaque escale pèsent lourd dans le revenu des PNC. Et c’est bien là le nœud du problème : à cause de cette importante part variable, « les PNC se sentent obligés de voler énormément au détriment de leur santé et de leur famille pour compenser ce manque de salaire », regrette Magali Juventin, déléguée du personnel et porte-parole du mouvement.

« La population en interne est vieillissante »

Depuis les débuts d’ATN il y a 25 ans, l’âge moyen du personnel a largement augmenté et les allers-retours et les décalages horaires permanent commencent à peser. « C’est aussi pour ça que l’on a demandé des embauches parce que dans 10 ans on sera nombreux à partir à la retraite, reprend Magali Juventin. Il faut que la direction se prépare ». Les grévistes réclament une augmentation de 30 % sur le salaire de base pour leur permettre « de vivre dans des conditions décentes » sans avoir a voler autant. Un chiffre inenvisageable pour Michel Monvoisin, dans le contexte financier et concurrentiel de la compagnie. « On a une concurrence qui est violente, on résiste plutôt bien, on est toujours leader sur le marché, mais néanmoins, il faut être prudent dans ce que l’on va faire », précise le PDG.

Deux offres faites par la direction

À l’heure actuelle, deux offres en faveur d’une revalorisation de la grille ont été faites, mais aucune ne convient aux salariés. Selon eux, l’effort de la direction s’apparente davantage à de « l’auto-financement ». « Ils veulent jouer sur le seuil de déclenchement des heures complémentaires », explique Magali Juventin. Un seuil fixé aujourd’hui à 67 heures et que la compagnie souhaite « repousser » à 75 heures.

Selon la représentante de A tia i mua sur les 257 PNC en poste 200 seraient grévistes, mais à l’heure actuelle rien de certain puisque le personnel « n’est pas obligé de se déclarer gréviste » avant de prendre son poste. Aucun vol n’a été touché la nuit dernière, mais le trafic d’ATN pourrait être fortement perturbé à partir de ce soir si aucun accord n’est trouvé.

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