Paris (AFP) – Le trafic dans les aéroports parisiens était fortement perturbé dimanche, surtout à Orly, en raison d’une grève des contrôleurs aériens appelée à se poursuivre lundi et qui a également engendré des retards et annulations dans d’autres aéroports français.
« On devait partir à 14H35. Il était écrit sur les écrans que le vol était maintenu, mais on a appris qu’en réalité le vol était retardé de 4 heures », s’énerve Sophie Leost, une passagère en partance de Roissy pour Barcelone.
« Près de 40 % des vols sont retardés » à Roissy, a rapporté à l’AFP une source aéroportuaire, alors que l’aéroport compte en moyenne 1.400 vols par jour.
« Il n’y a aucune communication, la compagnie devrait au moins nous donner à boire, mais elle est inexistante et comme on a déjà passé les contrôles, on ne peut pas aller se plaindre au comptoir ! On suppose que c’est lié à la grève des contrôleurs aériens, mais comme on ne nous dit rien… », poursuit Mme Leost.
A Orly, où le mouvement lancé par l’Unsa (troisième syndicat chez les aiguilleurs) « s’est durci en début d’après-midi », seulement 50% du trafic était assuré dimanche, selon une autre source aéroportuaire.
Et, tandis que se profile le couvre-feu pendant lequel, de 23H30 à 06H00, aucun avion ne décolle ni n’atterrit, la situation était chaotique dans le deuxième aéroport parisien, au point que certaines compagnies ont dû se résoudre à acheminer des passagers par car.
« Il y a beaucoup de vols retardés, annulés, de mécontentements et de grosses files d’attente au niveau des comptoirs des compagnies », a relaté cette source vers 20h30, précisant que la majorité des annulations concerne des vols nationaux.
« Il faut essayer de faire partir le maximum d’avions avant le couvre-feu mais les équipages ont des horaires de service à respecter », a-t-elle expliqué.
Face à cette situation, Air France a recommandé à ses passagers dont les vols ont été annulés, de ne pas se rendre à Orly.
Dimanche, la direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire de 50% supplémentaire leurs programmes de vol à Orly pour le jour même entre 16H et 23H30, en raison du mouvement de grève « particulièrement suivi ».
– ‘Pannes de plus en plus fréquentes’ –
Une décision qui s’ajoute à l’appel qu’elle avait lancé vendredi aux compagnies de réduire de 20% leurs programmes de vol dans cinq aéroports (Orly, Beauvais, Lyon, Nice et Marseille) en prévision de la grève qui doit durer 48 heures.
Pour lundi, la DGAC leur a demandé de porter à un tiers la réduction de leur programme de vol sur les aéroports d’Orly et de Marseille, tandis que « la réduction de 20% des programmes de vol pour les aéroports de Lyon, Nice et Beauvais est maintenue », a-t-elle précisé dans un communiqué.
Dimanche matin, des retards de 20 à 40 minutes ont été constatés en moyenne dans six aéroports français, dont Toulouse, Bordeaux et Lyon et Marseille.
L’Unsa-ICNA (20% des voix chez les 4.000 contrôleurs aériens) proteste contre « la décision d’accélérer la baisse des effectifs » en 2016, « en passant le taux de remplacement des départs de 80% à 65%, (ce qui) apparaît en totale déconnexion avec les besoins opérationnels des centres de contrôle » alors que « toutes les prévisions de trafic indiquent désormais des perspectives de croissance importantes ».
Le syndicat a dénoncé dans un communiqué le « retard technologique considérable » des outils utilisés par les contrôleurs aériens français et le « manque d’investissement », qui « conduisent à des pannes de plus en plus fréquentes ayant des implications directes dans la chaîne de sécurité ».
La Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam), qui représente 95% du secteur du transport aérien français, a dénoncé dans un communiqué une « nouvelle grève catastrophique et inqualifiable sur le plan économique pour les compagnies aériennes françaises ».