À l’issue d’une quatrième session de négociations et à un peu plus de 24 heures de l’entrée en action du préavis de grève générale, l’intersyndicale et le gouvernement n’ont toujours pas signé de protocole d’accord. Les discussions ont avancé sur le salaire minimum, se sont poursuivies sur la protection sociale et la CPS. L’obligation vaccinale, elle, n’a été que peu discutée et reste contestée.
Décorations de Noël et veillée autour de la table des négociations, à la présidence, ce lundi soir. Syndicats, ministres et chefs d’administration s’étaient une nouvelle fois donné rendez-vous pour tenter de trouver un terrain d’entente avant la grève générale illimitée qui doit débuter mercredi matin à minuit. Et si le gouvernement a remis une nouvelle version d’un protocole d’accord sur la table, il n’emporte pour l’instant pas l’adhésion des représentants des salariés, bien décidés à faire valoir chacun des huit points de leur cahier de revendications. Certains – sur la sécurité au travail, l’emploi local ou l’assurance chômage – ont été évacués, souvent en programmant des travaux de concertations dans les prochaines semaines. D’autres continuent d’être négociés comme les évolutions de carrières et la question de la revalorisation du Smig, pour laquelle le gouvernement a proposé une hausse de 2% au 1er janvier, et une seconde hausse éventuelle en juillet. « On a jusqu’à mardi soir 23h59 pour arriver à un accord, rappelle le ministre des Finances de l’Économie et de la PSG, Yvonnick Raffin. Il y a quelques points à affûter, ajuster, mais on n’est pas très loin de cet accord ».
Moins d’optimisme du côté des syndicats, où on ironise : « S’ils disent que ça a bien avancé, c’est qu’ils vont accepter nos propositions, alors ? ». Des propositions concernant surtout la protection sociale, qui a occupé, comme samedi, l’essentiel des débats. Composition et présidence du conseil d’administration de la CPS, fonctionnement du comité stratégique qui va devoir travailler sur la refonte complète du système, financements et mesures d’économies, essentielles pour sauver la PSG… Yvonnick Raffin a proposé l’organisation d’Assises de la Santé pour « tout mettre à plat », et l’intersyndicale n’a pas refusé. Mais elle demande, là encore, des engagements précis, notamment sur les capacités de ces assises ou des différents comités mis en place à « réellement travailler ». « Ce sont des sujets importants, insiste Patrick Galenon, de la CSTP-FO. On les prend un par un ».
Reste un sujet qui n’a été que peu évoqué pendant ces négociations : l’obligation vaccinale. Pas une priorité, assure l’Intersyndicale, qui sait pourtant que le sujet mobilise hors de la présidence, et qu’il pourrait être un point bloquant en fin de négociations. Les représentants des salariés demandent le retrait du texte, le gouvernement s’y refuse et entend maintenir la date d’application au 23 décembre. Le Pays a seulement évoqué de possibles « dérogations » pour les professions normalement visés par l’obligation mais qui travaillent en extérieur, comme les dockers, remontés contre la loi et qui pèsent souvent lourd dans les mouvements sociaux. Vendredi, Édouard Fritch avait aussi évoqué la possibilité de réétudier la situation sanitaire – et potentiellement, l’application de l’obligation – courant janvier.
À cette période, les autorités sanitaires, qui doivent recevoir du patronat les listes d’employés au contact du public, et donc soumis à l’obligation, auront commencé à envoyer des rappels à l’ordre, mais n’auront pas encore distribuer les amendes. Suffisant pour convaincre les syndicats ? Pas sûr. « On sait qu’il y a 11 000 à 12 000 salariés qui ne souhaitent pas se faire vacciner, on ne peut pas les abandonner, reprend Patrick Galenon. On défend des salariés, pas des théoriciens ou des complotistes. Après si le gouvernement tient à conserver cette obligation, chacun prendra ses responsabilités ».
Les négociations doivent reprendre ce mardi à 17h00.