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Grève générale : l’intersyndicale en marche ce vendredi

© Vaite Urarii Pambrun

Les syndicats qui participent à la grève générale en cours depuis deux jours prévoient une marche, ce vendredi matin, entre Taaone et la présidence. Objectif : pousser le gouvernement à reprendre des négociations qui n’ont « à aucun moment répondu aux revendications » comme l’affirment les organisations.

Après deux jours de mobilisation dans les établissements du public et du privé, l’intersyndicale (CSTP-FO, O oe to oe rima, Otahi, CSIP) veut emmener sa grève générale dans la rue. Une marche vers la présidence est prévue ce vendredi matin à partir de 8 heures. Les militants sont appelés à se réunir à proximité de l’hôpital – dont l’entrée ne sera pas encombrée, précisent les organisateurs – ou directement avenue Pouvana. « Il faut qu’on se fasse entendre », insiste Mireille Duval, secrétaire générale adjointe de la CSTP-FO.

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L’objectif est bien sûr de mettre la pression sur le gouvernement pour renégocier les huit points de revendication déposés par l’intersyndicale auprès du Pays, en plus des cahiers négociés directement avec les entreprises. Des points déjà discutés pendant 6 jours à la présidence, sans que le protocole d’accord proposé par le gouvernement ne soit finalement signé, mardi soir. Ce qui avait amené le président Édouard Fritch et ses ministres a dénoncer une « tromperie » de l’intersyndicale, accusée d’avoir « choisi le rapport de force » et refusé tout compromis. Depuis les deux parties attendent un premier pas de l’autre pour reprendre les négociations. « On veut débloquer la situation, mais il faut qu’on soit dans un vrai accord, un vrai dialogue », reprend Mireille Duval, pour qui les propositions du gouvernement « ne correspondaient pas du tout » aux demandes des syndicats. Cette négociation a été trop tardive et nous on veut sortir de là ».

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Dans un communiqué, la CSTP-FO a aussi dénoncé le « cynisme » de l’exécutif qui a plusieurs fois rappelé que les avancées mises sur la table pendant les négociations ne pouvaient pas être actées faute de signature des syndicats. C’est le cas notamment de l’augmentation du Smig de 2% au 1er décembre, avec une potentielle revalorisation supplémentaires en avril en fonction de l’inflation, qu’Édouard Fritch avait accepté d’inscrire au protocole. « Le gouvernement sait très bien qu’un protocole de sortie de grève n’est signé que quand tous les points figurant sur un préavis ont abouti à un accord, précise la première organisation syndicale du pays, rappelant que cette hausse peut être actée dès aujourd’hui par arrêté. Nous constatons que le Pays a les moyens d’augmenter le Smig dès le 1er décembre, mais qu’il ne le fera pas, privant ainsi les travailleurs au plus bas salaire d’une petite augmentation de revenu ».

Mobilisation limitée, mais perturbations réelles

Dans deux communiqués diffusés cet après-midi, le gouvernement estime à moins d’un millier le nombre de grévistes dans tout le fenua. Des chiffres déjà contestés par les syndicats, qui, toutefois n’en avancent pas d’autres. Côté public, les services du Pays compteraient près de 2% de grévistes, un chiffre en hausse par rapport à mercredi, principalement du fait d’une mobilisation à la Direction de la santé. D’après le gouvernement, 70 des 86 agents territoriaux en grève seraient issus de ce secteur, avec un impact notable sur le fonctionnement de l’hôpital d’Uturoa. Le taux de grévistes est en revanche en baisse dans l’éducation où il ne dépasserait pas les 0,67%.

Côté privé, le Pays compte environ 800 grévistes répartis dans une douzaine de secteurs. La mobilisation reste marginale dans l’hôtellerie, la restauration, le BTP, les services ou le commerce. Elle est en revanche  plus suivie dans le secteur aéroportuaire : si Air Tahiti a pu maintenir l’essentiel de ses vols et que le trafic international n’a pas été touché, la mobilisation des pompiers de Raiatea a causé l’annulation de toutes les rotations vers Uturoa. La manutention portuaire, avec 73 des 140 salariés des sociétés d’aconage en grève fait partie des secteurs mobilisés. En témoigne le barrage filtrant installé au port ce matin. Mobilisation importante, aussi dans télécommunications et notamment à l’OPT, avec 18,9% de grévistes, et dans l’énergie (36,4% de grévistes, notamment du côté d’EDT). Des perturbations de service sont aussi à déplorées à la CPS.