Un protocole d’accord a été signé entre l’intersyndicale et le gouvernement concernant la Direction de l’équipement. Mais le mouvement de grève dans les 6 entreprises du BTP n’est pas encore terminé. Une lettre d’engagement émanant du ministre de l’Équipement leur a été envoyée, précisant que des d’appels d’offres à hauteur de 2,5 milliards Fcfp vont être lancés avant la fin de cette année. La secrétaire générale de Otahi, Lucie Tiffenat, convient qu’il est « atypique » que les syndicats interviennent « pour plaider la cause des entreprises ».
Le protocole d’accord concernant le mouvement de grève à l’Équipement a été signé mardi en début d’après-midi entre l’intersyndicale et les membres du gouvernement. Tous sont satisfaits de cette sortie de crise, et soulignent d’ailleurs que les négociations se sont passées dans une ambiance « sereine ». Le ministre de l’Aménagement Jean-Christophe Bouissou a indiqué que dans une telle situation, ils ne peuvent que s’appuyer sur les textes, tels que le statut de la fonction publique ou encore les conventions collectives existantes. Le ministre rajoute : « et puis surtout il faut prendre en considération tous ces agents qui font des métiers difficiles », comme les chauffeurs de poids lourds ou d’engins, qui ont besoin d’être reconnus.
La ministre de la modernisation de l’Administration, Téa Frogier, explique que certaines « dispositions règlementaires ne sont pas très connues (…) ou que les agents ne sont pas très au fait de ces dispositions », d’où le retard de la signature de ce protocole d’accord. Elle est d’ailleurs revenue sur les propos tenus par les syndicalistes qui faisaient état du « statut obsolète de la fonction publique ». Elle avance que le Conseil supérieur de la fonction publique, dont font partie les syndicats, travaille sur une amélioration de ce statut avec les services du Pays. « Cela ne veut pas dire qu’on va prendre en compte tous leurs desiderata ».
L’intersyndicale concède qu’ « aboutir à un protocole d’accord c’est toujours satisfaisant, quand bien même on n’a pas de satisfaction à 100% ». Et le secrétaire général de O oe to oe rima, Atonia Teriinohorai, de souligner que c’est bien qu’un protocole d’accord ait été signé mais « il ne faudrait pas que demain on se retrouve encore ici pour les mêmes choses ».
Le ministre de l’Équipement René Temeharo a indiqué que les jours de grève de ces agents ne seront pas décomptés de leurs salaires : « ils prendront sur leurs congés comme prévus avec les syndicats ».
C’est « atypique » que les syndicats interviennent « pour plaider la cause des entreprises »
Concernant le mouvement de grève dans les 6 entreprises du BTP du fenua, le ministre de l’Aménagement Jean-Christophe Bouissou a encore souligné mardi que « ce n’est pas une distribution des marchés publics ». Mais il concède que le lancement des appels d’offre « doit être accéléré ».
À ce propos un courrier émanant du ministre de l’équipement a été envoyé aux chefs d’entreprise. Il y est précisé qu’il s’engage à lancer « des procédures d’appels d’offres pour une masse financière estimée à 2,5 milliards Fcfp avant la fin de l’année 2019 (…) et que plusieurs marchés sont en cours de rédaction et seront notifiés aux entreprises retenues avant la fin du mois d’octobre pour un montant global de 1,2 milliards Fcfp ». Le ministre de l’Équipement conteste les accointances qu’on lui prête avec la société Boyer et rappelle qu’il ne fait pas partie de la commission ad-hoc relative aux marchés publics.
Mahinui Temarii a assuré que l’intersyndicale ne demande pas non plus une distribution de bonbons, selon les termes de René Temeharo : « nous allons enfreindre la loi et ce n’est pas ce qu’on veut (…) nous ne pouvons pas non plus fermer les yeux sur les choses inacceptables faites par les entreprises ».
L’intersyndicale a annoncé qu’une rencontre est prévue avec les patrons du BTP mercredi. Et la secrétaire générale de Otahi Lucie Tiffenat convient que c’est « atypique » que les syndicats interviennent « pour plaider la cause des entreprises ».