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Grèves : les agents de sûretés rejoignent ADT et l’OPT


Espoirs douchés ce lundi, pas par la pluie, mais par le manque d’avancées sur le front social. La journée devait être marquée par des négociations cruciales. Certaines ont eu lieu, d’autres non. Aucune n’a abouti à la signature d’un protocole d’accord. En plus d’ADT et de l’OPT, les agents de sûreté de Tahiti – Faa’a entrent en grève. Les bureaux de poste restent donc fermés, et les embarquements, notamment pour les vols domestiques, pourraient être de nouveau perturbés. Quand aux fonctionnaires d’État, ils attendent une rencontre un peu plus longue que les 45 minutes de ce lundi.

La journée avait pourtant commencé par une bonne nouvelle. Après quatre jours sans rencontre directe, l’intersyndicale de l’OPT et sa direction étaient de retour à la table des négociations ce matin. Comme mercredi dernier, quand les pourparlers avaient failli éviter un déclenchement du mouvement, les discussions ont duré toute la journée autour du très dense cahier de revendications en 24 points. Mais les syndicats, qui avaient fait le choix de ce lundi, plutôt que samedi ou dimanche, pour reprendre le dialogue, gardent le même discours à la sortie : des avancées, mais pas suffisamment d’engagements.

Et pas seulement de la part de la direction : ce sont aussi – et surtout – les engagements du Pays envers le groupe public en grave difficulté financière qui feraient défaut. Stratégie, cadre règlementaire, réorganisation et surtout subventions… « Avec la présidente (la PDG de l’OPT Hina Delva, ndr), nous avons bien avancé sur les détails, mais nous avons des objectifs que le gouvernement doit nous définir très clairement pour que l’OPT avec ses filiales puissent s’en sortir économiquement », résume Patrick Galenon, de la CSTP-FO :

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Triple grève à Tahiti – Faa’a

ADT aussi avait préparé sa salle de réunion. Mais elle est restée vide ce lundi, en tout cas d’un côté de la table. Le rendez-vous prévu à 10 heures, et qui faisait suite à une session saluée comme « constructive » des deux côtés samedi, n’a pas été honoré par les centrales, retenues, justement, à l’OPT. Même scenario à 14 heures malgré une longue attente de la direction. Les négociations sont désormais programmées à ce mardi matin.

Si les syndicats temporise à l’aéroport, c’est aussi, peut-être, parce qu’ils savent que le temps fait monter la pression. Même si les vols domestiques vers Raiatea, Bora Bora et Rangiroa sont assurés depuis jeudi dernier, c’est en comptant sur un fragile redéploiement de pompiers vers ces îles. Surtout, le trafic aérien devrait connaitre de nouvelles turbulences ce mardi avec l’entrée en grève de deux sociétés prestataires d’ADT. Les directions de South Pacific Securité et Tahiti Sûreté, qui occupent des fonctions différentes mais complémentaires dans le dispositif de sûreté de Tahiti – Faa’a, ne sont pas parvenues à trouver un accord avec A tia i mua et la CSTP-FO, auteurs de deux préavis parallèles. Le point bloquant reste le même : le 13e mois, que les représentants syndicaux négocient depuis deux ans et que les directions conditionnent à la dénonciation de certains acquis, en matière de jours de carence notamment.

Dans un communiqué diffusé dès ce lundi midi, Air Tahiti a prévenu que la grève, effective à minuit, « pourrait entraîner des retards sur le processus de contrôle des passagers, les agents
de sûreté ayant pour mission d’assurer le contrôle des voyageurs et de leurs bagages avant d’accéder aux portes d’embarquement ». En réaction, la compagnie assure « renforcer ses équipes et ouvrir ses comptoirs plus tôt », et invite surtout ses passagers à se présenter dans le terminal 2h30 avant leur vol. Les opérateurs internationaux semblent moins inquiets de ce mouvement qui pourrait pourtant, d’après les syndicats perturber à la fois les embarquements, mais aussi « toutes les entrées sur site » de personnel, usagers ou marchandises.

Rencontre protocolaire au Haut-commissariat

Autre conflit qui mijote, celui des Fonctionnaires d’État, orienté vers l’épineuse question des retraites et de la disparition de l’ITR, mais qui, pour les autorités, est surtout là pour faire monter la pression sociale. Plusieurs responsables syndicaux ont répondu à une invitation à la discussion, ce lundi, en fin d’après-midi au Haut-commissariat. Ils ont pu échanger avec la ministre délégué aux Outre-mer Marie Guévenoux, pas vraiment apte à résoudre ce problème qui dure, puisque son gouvernement ne gère que les affaires courantes et qu’elle même a perdu son siège de députée. L’entrevue, tout de même jugée « importante » pour les syndicats, n’a duré que 45 minutes. « Très peu pour parler d’un sujet aussi important qui concerne tous les fonctionnaires d’1tat en Polynésie française », juge Avaiki Teuiau, de A tia i mua :

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Une autre rencontre, plus technique, est prévue ce mardi, avant un déclenchement du préavis jeudi.