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Grippe aviaire : un retour en Europe ?

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SOUS SURVEILLANCE – Jusque-là cantonnée à l’Asie, le virus a été détectée en Allemagne, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne.

Détectée au début du mois de novembre pour la première fois en Allemagne, une variante de la grippe aviaire a ensuite fait son apparition aux Pays-Bas et, tout récemment, en Grande-Bretagne. Faut-il craindre une pandémie comme en 2009 ? Eléments de réponses.

Comment le virus est-il arrivé en Europe ? La variante H5N8 était jusque-là cantonnée à l’Asie. Pour la première fois, début Novembre, elle a été détectée en Allemagne. L’arrivée en Europe de cette variante est « un mystère », assure Ron Fouchier, professeur en virologie. Le virus est, en effet, apparu dans des fermes sans liens commerciaux avec l’Asie. L’hypothèse la plus probable selon l’expert européen ? L’infection proviendrait d’oiseaux sauvages, comme des cygnes migrateurs actuellement en route vers le sud.

Faut-il craindre des cas en France ? Si l’infection provient bien d’oiseaux sauvages, l’apparition de foyers en France, Italie et Espagne, « ne serait pas une surprise », assure l’expert.

De quel virus parle-t-on ? Les cas détectés en en Allemagne et aux Pays-Bas ont été contaminés par la variante H5N8. Pour ce qui est du cas de grippe aviaire détecté lundi dans un élevage de canards du nord de l’Angleterre, les autorités cherchent encore à déterminer le type de virus.

La variante H5N8 est différente de la H5N6 contre laquelle l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avait mis en garde en septembre, en raison de sa forte virulence. Il ne s’agit pas non plus de la variante H5N1 qui a tué plus de 400 personnes depuis sa première apparition en 2003. « Nous ne pouvons pas vraiment parler d’un grand retour de la grippe aviaire car il ne s’agit pas du même virus », précise Ron Fouchier.

Une contamination humaine est-elle possible ? Une contamination humaine, selon les autorités néerlandaises, ne peut avoir lieu qu’après « des contacts intenses et directs » avec les animaux infectés.

Qui gère la situation ? Le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, qui réunit les experts vétérinaires nationaux des 28, doit se réunir jeudi pour faire le point sur l’évolution de la situation.

La Commission européenne s’est, d’ores et déjà, dite satisfaite lundi des mesures « adéquates » prises aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne. Dans les deux cas, « les protocoles ont été suivis » conformément aux règles européennes selon le porte-parole de la Commission en charge de la Santé. Les autorités néerlandaises sont même « allées au delà » des mesures prévues, s’est-il félicité, relevant qu’il n’y avait pas « de signal d’exportations » de volailles en provenance de ce pays.

Source : Europe1